Centre médico-psychologique de Colomiers

Cette fois-ci, le sort semble en être jeté : le centre médico-psychologique de Colomiers fermera ses portes le 31 juillet pour ne pas rouvrir en septembre.

Malgré les espoirs et la grève du personnel, malgré les pétitions signées par de nombreuses familles columérines, l'établissement, considéré comme bien trop vétuste voire dangereux, n'accueillera plus la centaine de personnes par semaine que psychologue, assistante sociale, psychomotricienne et autres recevaient régulièrement. Un dernier exercice d'alerte incendie a permis aux participants de constater ce que le personnel appelle, « les indigentes conditions de travail. ».

Depuis la grève, chacun pensait qu'un rapprochement s'opérerait entre la municipalité, qui prête gracieusement les locaux, et les hôpitaux de Toulouse. « Il semblerait que la lettre envoyée par le CHU à la mairie ne soit jamais arrivée. En tout cas, notre direction n'a reçu aucune réponse. Des deux côtés, on se renvoie la balle à coups de mails et la situation reste bloquée », se révolte une employée.

De fait, la mairie avait appelé à une table ronde pour financer l'aménagement de des locaux, estimé à environ 600 000 €. Et le CHU Purpan paraissait disposé à payer un loyer. Mais rien de tout cela n'a abouti. « Quand on pense que la mairie loue au rugby le stade Michel-Bendichou pour la modeste somme de 20 000 €. Pourtant, ce n'est pas du service public. Alors pour nous, vous croyez qu'ils ne pourraient pas s'entendre ? s'insurge un membre du personnel. Nous ne voulons pas mener un combat pour un combat mais en septembre, nous essaierons de revoir la mairie. »

Les syndicats, eux non plus, ne baissent pas les bras et ont prévu de travailler tout l'été sur le dossier. Pour qu'au moins, le rapatriement temporaire sur le CHU Purpan s'organise au mieux.
« Notre seule consolation, c'est que le service s'appellera toujours CMP de Colomiers », glisse Jacqueline Sarda, psychomotricienne. C'est maigre.

Déménagement temporaire à Purpan

Elles sont cinq autour de la table. Dans la cour, les cartons qu'elles ont remplis depuis la rentrée ont été emportés par les déménageurs. Il leur reste encore à envoyer un courrier aux familles et aux partenaires pour leur indiquer le déménagement du centre médico-psychologique de Colomiers à Purpan.

« Nous avons un pincement au cœur, disent-elles, mais nous sommes pleines d'espoir car nous comptons bien revenir bientôt. » Le 29 juin dernier, le personnel s'était mis en grève pour dénoncer l'insécurité de locaux désuets, inadaptés à un centre qui reçoit une centaine de personnes (enfants et adultes) par semaine.

Dans un premier temps, la municipalité avait expliqué qu'elle avait étudié un plan de rénovation et de réaménagement des locaux qu'elle prête gracieusement au CM. Elle avait aussi suggéré qu'elle verrait bien les Hôpitaux de Toulouse et les autres communes concernées payer une part de loyer et avait proposé une table ronde financière. Solution insatisfaisante aux yeux du personnel et des syndicats CGT et SUD des Hôpitaux de Toulouse (dont dépend le CMP) qui avaient lancé un appel pour trouver de nouveaux locaux, à Colomiers ou ailleurs.

Le 31 juillet, le centre avait fermé ses portes. L'été a semble-t-il été propice à la réflexion et a permis à la mairie de Colomiers et aux Hôpitaux de Toulouse de se rapprocher enfin et d'examine r la meilleure façon de pérenniser le centre.

Dès lundi, le déménagement temporaire au pavillon Laporte sera effectif. « Cela risque de poser des difficultés de déplacement à certaines familles », souligne le personnel. Mais la recherche de nouveaux locaux est lancée. « Nous demandons 270 mètres carrés, ceux que proposerait la mairie ont une surface de 230 ».

Les syndicats, qui avaient fait signer des pétitions en juillet, appellent les familles à maintenir la pression « pour que le CMP retrouve sur Colomiers des locaux adaptés à ses missions ».