Les lunettes solidaires qui voient loin....

Les jeunes parents sont très fiers. Leur petit Jimmy Fairly vient de remporter le Startup Weekend de Toulouse en novembre dernier. Une famille un peu particulière composée d’Antonin, Camille, Deborah, Laïla, Maëliss et Wassim (moyenne d’âge 24 ans) qui a donné naissance en France à la première marque de lunettes solidaires exclusivement vendues sur le net. Le principe ? « Une paire achetée, une paire offerte à une personne dans le besoin, via l’association RestoringVision.org », explique Antonin Chartier, porteur du projet.

L’ouverture du site est prévue d’ici deux mois mais déjà leur blog parle pour eux :« On ne vend pas seulement des lunettes. On veut construire un monde meilleur. »

Le « Give one, buy one » d’outre-atlantique
Idéaliste ? Aux Etats-Unis, les sites de vente en ligne inspirés de ce mouvement « one for one » (un acheté, un donné) existent depuis plusieurs années déjà. La marque américaine Toms , dans le marché des chaussures solidaires, fait un carton. Jimmy Fairly (de fair, équitable en anglais), personnage au grand cœur inventé de toutes pièces par l’équipe, sera l’incarnation commerciale en France de ces valeurs d’ouverture aux autres, de transparence et d’écoute.

Créateurs d’un univers, pas revendeurs
Car le projet promet aussi de mettre l’accent sur le service : envoi gratuit de trois paires de lunettes pour essai chez soi, frais de port offert, hotline téléphonique avec une opticienne 24h sur 24, 7 jours sur 7, chat en ligne, conseils tendance via des blogeuses de mode, etc.. Pourtant, « les prix seront deux fois moins chers en moyenne que chez un opticien classique. D’abord, nous limiterons nos marges. Et les frais fixes sont moins élevés avec le web », souligne Antonin Chartier.

La croissance organique de vente de lunettes sur le net frise les 30% par an. Près de 50 sites en France sont sur le point de se lancer ou existent déjà. « Mais ce ne sont que des revendeurs. Nous, nous créons notre marque, porteuse d’un univers de partage. Nous ferons dessiner nos modèles par un bureau de design à Paris, fabriquer les montures en Chine comme tout le monde mais les verres en France ».

Une marque totem
Une griffe toulousaine jeune, tendance, gaie comme leurs créateurs, issus pour certains de l’ESC Toulouse, ou bien doctorant à l’université Paul Sabatier. Et, publicité non négligeable, en portant Jimmy Fairly, on affiche sa couleur solidaire, en l’occurrence un petit point bleu sur la monture, identité de la marque. Le jury du Startup Weekend constitué de pointures du net, telles Pierre-Olivier Carles, créateur de Hello Tipi ou Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi, a été convaincu en 54 heures chrono. Le prix permet aux jeunes associés d’être accompagnés gratuitement pendant un an sur le plan juridique et comptable.