Le château de l'Armurier....terrain de discorde à Colomiers....

Dans le bois de l'Armurier, qui surplombe le nouveau quartier des Ramassiers, des ouvriers sont déjà à l'œuvre pour divers relevés.

Le château de l'Armurier, niché au cœur de ce bois, va devenir une résidence haut de gamme. Le promoteur Pitch a organisé le prélancement commercial d'une soixantaine de logements haut de gamme, et les travaux pourraient débuter en 2012.

Une partie du bois, environ un hectare, sera concédée au promoteur, et le reste du bois deviendra parc public, à la disposition des Columérins.

Mais depuis fin 2009, une association de riverains, l'Apeqa*, milite pour que ce château devienne un élément du patrimoine columérin. « Pour que le corps du château ne soit pas défiguré et noyé dans un ensemble quatre fois plus grand », explique son président. Il rappelle que le château est attesté dès le XVIIe siècle, et fut le refuge de Léon Blum en 1940. Il a notamment écrit au président du Grand Toulouse : il fait le lien avec la lutte pour la préservation de la prison Saint-Michel à Toulouse.

En contacts réguliers avec la mairie de Colomiers, l'Apeqa a été informée, fin 2010, du projet du promoteur. Ce projet préserve la façade du château, faite de deux tours, mais prévoit la destruction des parties latérales.

« Le promoteur répond à nos exigences, en construisant notamment des parkings en sous-sol », a indiqué Karine Traval-Michelet, adjointe au maire en charge de l'urbanisme, lors d'une récente réunion publique sur le plan local d'urbanisme. Lors de cette réunion, l'élue a également précisé que le permis de construire était toujours en cours d'élaboration.

*Association de préservation de l'environnement du quartier de l'Armurier



Que reprochez-vous à la mairie de Colomiers ?

Tout simplement, de ne pas conserver le patrimoine du château de l'Armurier, pour en faire un héritage de la collectivité. Il y a beaucoup de nouveaux habitants à Colomiers, qu'allons-nous leur raconter de l'histoire de cette ville ? L'ancien maire Eugène Montel y a vécu, il y a notamment abrité Léon Blum en 1943.

Mais le rénover et le conserver coûterait très cher à la collectivité.

Mais de l'argent à Colomiers, il y en a ! On construit une médiathèque, un centre sportif haut de gamme. Pour le patrimoine, il n'y a plus rien… Après le château du Cabirol, l'Armurier livré aux promoteurs, ça fait mal.

Que diriez-vous aux élus ou au promoteur pour les convaincre de faire machine arrière ?

Qu'ils viennent sur place. Qu'ils respirent ce parfum d'histoire, qu'ils touchent ces pierres ancestrales. Qu'ils réalisent ce que ce magnifique édifice pourrait apporter au plus grand nombre.

*Association de préservation de l'environnement du quartier de l'Armurier, tél : 05 61 78 42 79 et apeqa31770@orange.fr

Louis Germain, élu municipal, en charge du développement économique au Grand Toulouse

Comprenez-vous que l'on puisse critiquer la décision de la mairie, de faire du château de l'Armurier un ensemble immobilier ?

À un moment, il faut faire des choix. La municipalité a tout fait, depuis de nombreuses années, pour préserver ce patrimoine. Mais nous avons estimé que porter un projet sur ce château n'allait pas dans le sens de l'intérêt général. Nous avons une responsabilité vis-à-vis des Columérins.

Le promoteur saura-t-il préserver l'esprit du lieu ?

Nous faisons entièrement confiance au promoteur choisi, qui est respecté pour sa capacité à conserver le cachet des établissements anciens. De plus, il doit respecter certaines règles : préservation de la façade avec ses deux tours, parking souterrain et hauteur des nouveaux bâtiments ne dépassant pas celui de l'existant.

Où en sont les discussions entre le promoteur et la mairie sur le prochain permis de construire ?

Comme dans tout projet immobilier, il y a des allers-retours entre les services de la mairie et le promoteur. C'est bien avancé.


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Dans trois ans, le château de l'Armurier sera transformé en un ensemble de 68 logements, et seule la façade de ce château du XVIIe siècle sera conservée.

Le promoteur Pitch Promotion n'attend plus que la modification du Plan local d'urbanisme (PLU) de Colomiers, dont l'enquête publique s'achève le 21 octobre : une zone d'un hectare autour du château lui sera octroyée.

Mais l'association de riverains Apeqa (1), qui s'oppose au projet depuis plusieurs années, ne désarme pas. Elle compte bien peser de tout son poids dans l'enquête publique.

« Je suis heureux à Colomiers… »
« Nous allons déposer un dossier auprès du commissaire enquêteur, et lui proposer de visiter le site. Son avis sera capital pour l'adoption du PLU », explique Michel Massé, de l'Apeqa. Une pétition en ligne (2) a recueilli 306 signatures en 6 jours, pour sauver le château. « Nous allons le sauver, c'est certain. Il n'est pas possible de détruire un tel élément du patrimoine columérin », affirme Isabelle Feldkirchner, qui a passé des moments magiques dans ce château, étant enfant.

Racheté par M. Massardy, gendre d'Eugène Montel (ancien maire de Colomiers), dans les années trente, il abritera notamment Léon Blum, pendant l'Occupation. « Eugène Montel faisait des triples sauts dans la piscine du château, à plus de 70 ans, devant ses petits-enfants. C'était un endroit féerique, avec les tennis, la piscine, les dépendances », raconte Mme Feldkirchner.

Le château a été racheté aux héritiers de la famille Massardy par la SEM Colomiers en 2006, mais très vite, il s'est agi de le revendre. Un projet d'hôtel a avorté en 2009, et c'est le projet de Pitch Promotion, rénovateur du Grand Hôtel à Toulouse, qui a retenu l'attention des élus columérins.

« Mais pourquoi veulent-ils détruire le dernier élément du patrimoine de Colomiers ? », interroge un membre de l'Apeqa.

« Je suis heureux à Colomiers, ça fait trente ans que j'y vis et je suis généralement en accord avec la politique de la mairie, notamment au niveau social. Mais sur ce sujet-là, je suis atterré par son manque de vision », ajoute un autre membre.

À la mairie, on répond depuis trois ans que la conservation et l'entretien de ce patrimoine « excentré » ne sont pas une priorité.

(1) Association pour la préservation de l'environnement du quartier de l'Armurier, contact : apeqa31770@orange.fr

(2) http://www.mesopinions.com/Sauvons-le-chateau-de-l-Armurie-petition-petitions-a253cd95f38f10d483a0eb1381b08248.html

Source : DPM

Dans la polémique qui oppose la ville de Colomiers à l'Apeqa (1) sur le château de l'Armurier, la parole du maire Bernard Sicard est éclairante sur le devenir de ce château, propriété de la ville depuis 2004.

Les opposants au projet de 68 logements dans le château vous reprochent de ne pas en faire un équipement à disposition des Columérins.

Il est hors de question de placer le château dans le patrimoine communal. D'une part, au regard de son coût, et d'autre part, car il ne se prête pas à une utilisation publique. C'est un point très important : ce château était à restructurer entièrement pour l'accueil du public selon les normes d'aménagement, de sécurité et d'accessibilité qui s'imposent aux établissements publics. Le caractère naturel du parc, les aspects liés au voisinage, nous ont semblé également incompatibles avec la réalisation d'un équipement public de grande dimension dans ce lieu.

Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent de « détruire » le dernier élément de patrimoine de la ville ?

Seule la partie « sans intérêt » du château, des granges ou dépendances sans caractères particuliers, sera détruite. Les éléments remarquables la façade Est, bordée d'une tour carrée à chaque extrémité, et l'entrée principale côté Ouest avec son aspect art moderne seront conservés. Elles sont classées, donc protégées.

Vous n'allez donc pas raser le château de l'Armurier ?

Non, évidemment. Le projet du promoteur Pitch Promotion consiste, en conservant les éléments caractéristiques du château, à créer un ensemble de logements, du T3 au T5. La façade restera ainsi l'élément architectural majeur ainsi que l'entrée arrière du château. Les parkings seront réalisés entièrement en sous-sol, afin de préserver le maximum d'espace boisé.

(1) Association pour la préservation de l'environnement du quartier de l'Armurier

source : DPM

Le château de l'Armurier continue de cristalliser les oppositions au sein de la classe politique columérine.

Suite à notre article « Armurier : les opposants en pointe », paru la semaine dernière, le maire de Colomiers et le porte-parole de la section columérine d'Europe-Ecologie-Les Verts nous ont écrit. Le premier, pour défendre sa vision, avec un projet immobilier qui préserve la façade et l'entrée historiques du château. Le second, pour soutenir les opposants au projet, et défendre l'intégralité du château, au titre de l'histoire et de la biodiversité.

L'association de préservation de l'environnement du quartier de l'Armurier (Apeqa) va déposer dans les jours qui viennent un dossier auprès du commissaire enquêteur, pour tenter d'influer sur la modification du Plan local d'urbanisme (PLU), dont l'enquête publique est en cours. Si cette dernière aboutit, un hectare sera classé comme constructible au milieu du parc de l'Armurier, comme le propose la mairie. Soixante-huit logements y seraient construits dans les 2 ans à venir, avec tout autour, un parc de 11 hectares que la ville va ouvrir au public au printemps 2012.

Le projet est défini comme une « protection et une valorisation du Château de l'Armurier » par la mairie, tandis que les opposants le considèrent comme une atteinte à l'environnement et à l'histoire de la ville.


Bernard Sicard, Maire (PS) de Colomiers

« Une pétition circule, et indique de manière intentionnellement erronée que le château de l'Armurier serait « rasé ». C'est faux. Afin de garantir sur le long terme la mise en valeur de la façade principale du château, celle-ci fait l'objet d'une protection. En 2004, l'aménageur de la ville, la SEMLCAC, a sauvé le château en procédant à son acquisition, à sa conservation et à son gardiennage. Il était toutefois hors de question de le placer dans le patrimoine communal, d'une part au regard de son coût, et d'autre part parce qu'il ne se prêtait pas à une utilisation publique.

Ce château était à restructurer entièrement pour l'accueil du public. Le caractère naturel du parc, les aspects liés au voisinage, nous ont semblé également incompatibles avec la réalisation d'un équipement public de grande dimension dans ce lieu.

Aussi, un autre projet était la solution la plus pertinente au vu de l'intérêt général. Il consiste, en conservant les éléments caractéristiques du château, à créer un ensemble de logements, du T3 au T5. La façade restera ainsi l'élément architectural majeur ainsi que l'entrée arrière du château. Les parkings seront réalisés entièrement en sous-sol, afin de préserver le maximum d'espace boisé. Un cheminement public piéton permettra de parcourir l'ensemble du parc public de l'Armurier qui sera ouvert, comme il a toujours été envisagé, au printemps 2012. »

Alain Refalo
Porte-parole du comité local d'Europe Ecologie-Les Verts

« Grâce à un tour de « passe- passe » via la révision du plan local d'urbanisme (PLU) actuellement en cours, il s'agit de transformer une zone naturelle (bois classé) en zone constructible pour que ce projet néfaste puisse se réaliser.

Le maire de Colomiers annonce que seules deux façades du château, par ailleurs protégées, seront préservées et intégrées dans le futur complexe immobilier. Les dépendances et les autres parties du château sont jugées « sans intérêt », donc rasées.

Peut-on se satisfaire d'une plaque commémorative pour entretenir le souvenir de ce pan de l'histoire de notre ville ? Eugène Montel, avant d'être maire de Colomiers se retira pendant la guerre à Colomiers, chez son gendre M. Massardy, dans le château de l'Armurier. C'est bien dans cette demeure qu'un réseau résistant se rassemblait, écoutait tous les soirs au poste radio de l'Armurier les messages émis depuis Londres. Léon Blum fut arrêté par les forces de police de Pétain dans ce même château.

Europe Ecologie-Les Verts dénonce aussi une atteinte au respect de l'environnement. ça suffit ! Ce lieu est un des derniers poumons verts de notre ville.

Il est encore temps de réagir. Les citoyens de Colomiers peuvent émettre leur avis sur le registre de la révision du plan local d'urbanisme à leur disposition à la mairie.

Qu'un véritable débat public s'organise pour étudier des projets alternatifs. Il en existe. C'est une question de choix ! »

Source : DPM

Une polémique oppose les défenseurs du château de l'Armurier, situé au-dessus du quartier des Ramassiers, à la mairie de Colomiers, qui a décidé de confier à un promoteur la réalisation de 68 logements dans le château.


Arnaud Simion, directeur de cabinet du maire (PS), souhaite démentir des propos tenus dans nos colonnes par Alain Refalo (La Dépêche du 5 octobre), porte-parole du groupe local d'Europe Ecologie-Les Verts.

« Nous n'avons aucune leçon d'histoire à recevoir de ce responsable politique, explique Arnaud Simion. Ma propre famille a payé le prix de cette période noire de notre pays (l'Occupation, N.D.L.R.). Je lui indiquerais s'il le souhaite où se réunissait le réseau de résistants dont certains membres étaient Columérins : certainement pas au château de l'Armurier. Mensonge et ineptie. Mon grand-père Pierre Touron, alias « Roger », père de Claude Simion, vice-présidente de la société d'histoire locale et d'archéologie, était le patron du maquis Roger. »

Par ailleurs, l'Apeqa, l'association de riverains qui souhaite conserver tel quel le château, a adressé une lettre au commissaire-enquêteur chargé de recueillir les avis des citoyens sur la révision du Plan local d'urbanisme (PLU). « À une époque où 20 % des Français se déplacent pour visiter leur patrimoine lors de la journée qui lui est dédiée, le site de l'Armurier mérite que non seulement la mairie, mais également le Grand Toulouse, le département et la région, se préoccupent de lui trouver une utilisation à la hauteur de son charme et de son histoire », explique l'association. Elle invite le commissaire-enquêteur à venir visiter le château. La pétition de l'association a déjà recueilli 500 signatures.

Source : DPM

Quelques lignes. Dans un rapport de 24 pages. Mais quelques lignes qui pourraient remettre en question le projet immobilier de 68 logements prévu dans le château de l'Armurier, au cœur du bois de l'Armurier.

Dans son rapport, le commissaire enquêteur chargé de l'enquête publique sur le projet de révision du Plan local d'urbanisme (PLU) de la ville de Colomiers se dit « partisan de la conservation à l'identique de la totalité du volume de la construction en ''U'' » du château de l'Armurier.


Pour lui, « la régularité des façades sans décors ou aspérités », « la construction rectangulaire », et « les ailes perpendiculaires formant un « U », la « sobriété générale », « participent à une harmonie générale tendant à la constitution d'un ensemble unique, dont la division serait attentatoire à la qualité initiale ».

Ces mots pesés, consultables sur le site internet du Grand Toulouse, vont à l'encontre du projet immobilier de 68 logements, tel qu'il a été présenté par le promoteur Pitch Promotion. Ce projet conserverait uniquement la façade du château mais pas les ailes latérales, remplacées certes par d'autres ailes, mais plus larges et plus longues, abritant des appartements.

Le commissaire enquêteur ne désapprouve donc pas sur le fond la vente du château par la ville, mais recommande la conservation de la façade et des ailes du château dans un éventuel projet de reconversion.

Cette recommandation est accueillie positivement par les membres de l'Apeqa, l'association de préservation de l'environnement du quartier de l'Armurier, dont les membres ont déposé une pétition de 842 signatures pour la préservation du château, versée au dossier d'enquête publique.

La mairie de Colomiers va maintenant réfléchir à la manière dont elle intègre la recommandation du commissaire enquêteur à sa réflexion pour le devenir du château. Car si elle n'a pas valeur d'obligation, la recommandation peut très bien être présentée en justice, en cas de recours administratif contre le permis de construire. Un risque à ne pas sous-estimer.


Bruno Saulière, directeur Sud-Ouest de Pitch Promotion, qui a élaboré le projet de 68 logements dans le château de l'Armurier, affirme qu'il se pliera à la décision politique de la mairie de Colomiers. « C'est maintenant aux élus de décider. Nous nous adapterons. Telle qu'elle est rédigée, la recommandation du commissaire enquêteur peut laisser la place à des interprétations. Dans un projet immobilier, il y a toujours des modifications à faire. Nous les ferons si nécessaire », affirme Bruno Saulière.

Source :DPM