Les agents de la Mairie descendent dans la rue....

Les syndicats CGT et Sud de la mairie de Colomiers appellent les agents à un rassemblement devant la mairie, aujourd'hui à midi.

Entretien avec France Collomb-Payen, secrétaire de la section Sud Collectivités territoriales de la mairie de Colomiers.


Pourquoi un tel rassemblement ?

C'est une première à Colomiers. Mais le malaise est trop important. Ce rassemblement se fait à la demande des personnels. Ils veulent qu'enfin, les responsables comprennent que c'est un problème d'ensemble, qu'il n'y a pas que des cas isolés.

De quelle nature sont les reproches ?

Il y a du manque de respect dans la manière de parler aux gens, de la suffisance, de la méchanceté, et plus grave, de l'incitation à la délation, et du chantage. Il faut que ces comportements d'élus et chefs de service cessent. Nous les alertons depuis plus de 18 mois, mais ça ne change pas.

Quel est l'état d'esprit des agents ?

Je n'ai jamais ressenti une telle détermination et une telle solidarité entre eux. Demain (ce midi, N.D.L.R.), il y aura un maximum de personnes (la mairie compte environ 960 agents), sur le parvis de la mairie, pour échanger autour d'un verre ou d'un sandwich. Les agents de la communauté urbaine seront aussi présents.

Comment se manifeste concrètement le malaise dans les services ?

La médiathèque a failli ne pas ouvrir le 15 juin, en raison d'un désaccord sur les congés. Finalement, un accord provisoire a été trouvé avec le maire. Mais la situation économique des collectivités induit certains chamboulements qui entraînent des tensions.

Cette mobilisation « pacifique » pourrait-elle déboucher sur un mouvement de grève ?

Si nous ne sommes pas entendus, un mouvement plus dur est envisageable.

Les représentants syndicaux sont reçus ce matin à 9 heures par Jean-Luc Petit-Roux, directeur général des services de la mairie de Colomiers.

Hier entre midi et 13 h 30, environ 70 agents municipaux (la mairie en compte 960), plus une quinzaine venus des locaux voisins du Grand Toulouse, se sont rassemblés sur le parvis de la mairie, pour partager un pique-nique festif et solidaire, à l'appel des syndicats Sud et CGT.

La mobilisation a satisfait France Collomb-Payen, secrétaire de la section Sud de la mairie de Colomiers. « Tout ceux qui pouvaient se libérer sont présents. D'autres ont certainement eu peur de venir. Mais ce n'est pas grave. L'important, c'est que nous avons pu échanger sur le malaise ressenti au sein des services. »

Hier matin, avant le rassemblement, les syndicats ont été reçus par le directeur général des services de la ville de Colomiers (lire ci-dessus). « L'entrevue a été courtoise, et nous avons senti une réelle volonté d'arranger les choses, décrit France Collomb-Payen. La mairie va commencer, dès cet été, à communiquer vis-à-vis de ses chefs de service. Nous nous retrouvons le 15 septembre pour faire le point. »

Un mouvement de grogne parmi les agents de la mairie de Colomiers, c'est une première. Le directeur général des services, Jean-Luc Petit-Roux, n'a pas tardé à réagir, en recevant les représentants syndicaux, hier, avant leur rassemblement devant la mairie (lire ci-dessous).

Qu'avez-vous dit aux représentants syndicaux ?
Nous avons tenté de poser un diagnostic. Un malaise, ça n'apparaît pas comme ça. C'est le symptôme du changement qui intervient au sein des collectivités. D'abord, les attentes des administrés changent ; par exemple, certains services doivent fermer plus tard. Cela entraîne des changements pour les agents, que nous devons expliquer. Ensuite, la situation financière des collectivités n'est plus la même. Nous avons perdu les ressources de la taxe professionnelle. Cela entraîne des contraintes financières plus importantes. Et donc des ajustements au niveau du management des équipes.

Le tract des syndicats avait des mots très durs : suffisance, méchanceté, chantage.
Ce tract est allé loin. Il mettait un peu tous les chefs de service dans le même panier, et je ne m'y retrouve pas. Mais je ne fais pas une fixation là-dessus. J'ai pris ce tract comme un appel au secours. Il y a certainement des ajustements à faire, mais le dialogue social existe, d'ailleurs j'avais reçu les syndicats de manière informelle il y a plusieurs semaines. Nous avions senti le malaise. Il y a certainement une stratégie managériale à mettre en place, face aux changements évoqués plus haut.

Que proposez-vous ?
Nous avons élaboré ces trois derniers mois une consultation, sous forme de questionnaire anonyme, pour recueillir le ressenti des agents de la mairie. Ils le recevront avec leur paie du mois de juin. Nous organisons également des moments de convivialité dans les services. C'est la preuve que nous n'avons pas attendu l'action de ce matin pour dialoguer avec le personnel, et agir.