LA PASSERELLE

Il n'est pas peu fier de ses nouveaux locaux, le président Jacques Belin. Vastes, lumineux, bien agencés, ils permettent aux salariés et aux bénévoles de la Passerelle de recevoir dans les meilleures conditions tous ceux qui ont des difficultés à trouver du travail. Et comme il s'est bien débrouillé, il a réussi à obtenir 80 % du financement parla Fondation Veolia, la Caisse d'épargne, Danone et la mairie de Colomiers. une bonne raison pour remercier ces généreux donateurs et pour organiser mercredi soir, un chaleureux pot d'accueil.

De la salle de réunion à la salle de confidentialité, sur 250 m² , tout a été mis en œuvre (avec comme acteurs principaux Alain Sévérac le secrétaire général, Edwina Bessuejouls et Aimé Crabette) pour mettre le chercheur d'emploi sur les bons rails. « Notre force, c'est l'accompagnement de la personne vers une intégration sociale, dans la construction d'un projet professionnel ou la recherche d'emploi », explique Jean-Pierre Duffour, administrateur bénévole. De fait, La Passerelle est une véritable entreprise de service à la personne. « Nous avons reçu 1 000 personnes l'an passé. Sur ces 1000, nous avons pu employer 454. Notre chiffre d'affaires se monte à 1,2M€ et nous employons l'équivalent de 57 personnes pour 950 000 € de salaires. Autant dire que pour atteindre un taux d'activité, il faut se décarcasser et trouver des clients intéressés par du repassage, du jardinage, du soutien scolaire, du ménage, du bricolage, de la sécurité ou des travaux administratifs. Nous ne pouvons donner que des CDD dits d'usage. Mais cela permet de mettre un pied à l'étrier à certains qui ensuite volent, de leurs propres ailes.» La Passerelle s'appuie sur un réseau de particulier mais aussi sur un important tissu d'entreprises (126 partenaires) qui représente 34 % de l'activité . « Chez nous, tout le monde a sa chance. Ceux qui ne savent rien faire, nous les formons. Ceux qui ont besoin d'être mis en confiance, nous les suivons chez l'utilisateur. Comme notre nom l'indique, nous menons nos actions à cheval sur deux mondes, l'économique et le social. »

L'écoute et l'accompagnement portent leurs fruits : La Passerelle a atteint un taux de retour à l'emploi de 49 %. Sans que cela coûte à la collectivité : « Sur 1€ qui nous est donné, 2,15 € retournent à la collectivité », se réjouit le président. Qui dit mieux ?

Association d'aide à l'emploi, La passerelle, créée par des bénévoles du Secours catholique, fêtera vendredi ses vingt ans d'existence. Son nouveau président Jean-Pierre Dufour fait le point.

Vingt ans après, « La passerelle » est toujours là…

C'est comme les Restos du cœur. On aimerait que ça n'existe plus. Mais la fracture sociale s'est transformée en gouffre. Et il y a toujours besoin de « La passelle » pour enjamber ce gouffre.

Votre carrière professionnelle ne vous prédestinait pas à cette fonction…
C'est vrai, j'étais directeur régional chez Axa. Plutôt un monde de business que de solidarité. À la retraite, je me suis engagé dans l'association. Quand Claude Belin est parti, on m'a demandé de lui succéder.

Et on a monté une équipe.

Que représente « La passerelle » ?

Nous intervenons sur 27 communes du Grand Toulouse. Notre métier, c'est l'insertion, la remise en piste des personnes dans de bonnes conditions économiques, sociales et professionnelles.

Que faites-vous de mieux que Pôle emploi ?

I ls ne peuvent pas faire de miracle. Nous avons moins de public, notre accompagnement est plus suivi, plus personnalisé.

Vous êtes devenu une petite entreprise, gérée comme telle…

Oui, nous avons 13 salariés qui travaillent en parfaite symbiose avec les bénévoles. Notre chiffre d'affaires est d'1,6 million € et chaque année, 450 personnes passent chez nous et effectuent 90 000 heures de travail pour nos 1000 clients : BTP, ménage, jardin ménage etc. Notre taux de retour à l'emploi est de 49 %. Pas si mal.

Vos objectifs pour 2 011 ?

Consolider les acquis de nos trois structures (Proxim'services, Aidologis et Aidal 31), constituer un groupement d'économie solidaire (GES) pour accueillir d'autres associations et toujours améliorer la qualité de nos services.