La construction d'un giratoire chemin de la Salvetat complique considérablement l'accès aux commerces.

Ils sont en colère, les commerçants du chemin de la Salvetat. Depuis la mi-janvier, les travaux d'un giratoire interdisent la circulation sur cet axe très fréquenté. Résultat : « Une catastrophe ! Nous avons perdu 50 % de notre chiffre d'affaire », déplore Isabel Raposo du magasin de meubles Orient Antique.

La déviation est un peu complexe et amène les conducteurs à s'égarer dans les avenues de la zone industrielle d'En Jacca. « Quand le client commence à tourner dans tous les sens sans trouver, il finit par s'énerver et il ne vient pas », explique Pierre Astrolfi, gérant de Toxic Tuning, qui vend des accessoires automobiles.

Isabel Raposo confirme : « Les clients nous appellent parfois quand ils sont perdus et quand ils arrivent au magasin, ils sont agacés, forcément ».

« évidemment, ça sera mieux »
Les commerçants s'accordent toutefois sur l'utilité du chantier. « Ce rond-point est une amélioration, le soir c'était la galère pour sortir », reconnaît Pierre Astrolfi. « Les gens hésitaient à tourner au niveau du carrefour, ce n'était pas bon pour nous », concède IsabelRaposo.

La mairie a décidé de fermer complètement le chemin de la Salvetat jusqu'au mois de mars. Ensuite, la circulation se fera dans un sens seulement. Ce choix permet, selon la mairie, des délais plus courts et une meilleure sécurité pour les personnes travaillant sur le chantier.

une fréquentation en chute
En attendant la fin des travaux prévue pour mai 2009, « il faut tenir le choc, se désole Véronique Morvan, co-responsable du magasin de tissus Ideatiss. Franchement, on se ramasse une sacrée claque. On comptait embaucher bientôt, mais ça ne sera pas possible ». Chez Ideatiss, le mois de janvier a connu une baisse de fréquentation de 40 %.

L'absence de trafic routier affecte différemment les commerçants. Pierre Astrolfi chiffre ses pertes à 20 %, par rapport à l'année précédente. Ox Literie compte 25 % d'activité en moins, même si Renaud Cluzel, responsable du magasin, admet que « le contexte général n'est pas terrible ».

Des frais supplémentaires
Catherine Jauvert, co-responsable de l'animalerie Dog and Cat, s'est organisée pour attirer, malgré tout, le chaland : tracts, panneaux, promotions spéciales. Autant d'opérations qui ont un coût. « 600 € en panneaux, 300 € en tracts », précise-t-elle.

Les efforts ne sont pas seulement financiers. Catherine Jauvert confie : « Les dimanche, on les passe à vérifier que nos panneaux sont toujours là, et puis si celui du magasin à côté est parterre, on le remet en place aussi ». Une solidarité de circonstances qui ne suffit pas : tous les commerçants réclament la mise en place d'une signalisation adaptée.


La mairie : « On peut mettre un grand panneau de signalisation »

La mairie est accusée par certains commerçants d'avoir mal signalé que les commerces étaient encore accessibles. Louis Germain, délégué au Grand Toulouse chargé du développement économique, affirme toutefois que « si on peut mettre une signalisation, on le fera ». L'élu se refuse à ce que chaque commerce soit indiqué de manière individuelle, « mais on peut mettre un grand panneau qui indique qu'il y a un accès à des commerces, comme on l'a fait pour les travaux de la médiathèque dans le centre ». Quant aux délais d'installation, « cela peut aller vite, entre une semaine et dix jours », assure Louis Germain.

Source : La Dépêche du Midi