Le rôle ambigu de deux « apporteurs d'affaires »

Quel rôle ont joué deux anciens caciques du PS, le Columérin Gilbert Barthès, aujourd'hui âgé de 62 ans, et le Toulousain Gérard Peybernes, 72 ans, en mettant en relation des élus et des promoteurs à Colomiers et Tournefeuille entre 2001 et 2003, ou avec des chefs d'entreprise comme à Carcassonne à la même époque ? Celui de simples « apporteurs d'affaires » en bonne et due forme, comme ils l'affirment, ou celui d'intermédiaires officieux mais bien rémunérés ? C'est la question qu'examine, depuis hier et jusqu'à mercredi, le tribunal correctionnel.

En 2003, en enquêtant sur le promoteur Paul Mateu, qui sera poursuivi par ailleurs, les policiers de la PJ s'interrogent sur les interventions de ces deux hommes dans divers dossiers. Gilbert Barthès, alors en arrêt maladie mais qui se présentait comme fonctionnaire européen, serait ainsi intervenu en faveur du promoteur Robert Monné afin qu'il obtienne de la mairie de Tournefeuille la vente d'un terrain bien placé. Pour cette intervention, le promoteur, également poursuivi, aurait rémunéré Gilbert Barthès 45 000 € par le biais d'une fausse facture. Robert Monné se défend en expliquant n'avoir payé qu'une activité de « lobbying ». Entendu pendant l'enquête, le maire de Tournefeuille n'a pas été mis en cause dans ce dossier qui sera examiné aujourd'hui par le tribunal.

À Colomiers, les deux « consultants » auraient permis au groupe Paul Mateu d'acquérir un terrain pour la construction de 70 logements. Seuls Gilbert Barthès et Gérard Peybernès ont été renvoyés dans ce volet-là.

Enfin, le tribunal a examiné hier le rôle de ces deux hommes et d'une série d'autres intermédiaires dans l'attribution de deux marchés publics - l'extension d'une station d'épuration et d'une usine d'eau potable - à la société Ondéo-Degrémont, à Carcassonne.

Les réquisitions sont attendues ce soir ou mercredi matin. Le jugement sera mis en délibéré.