« Ludo » programme le Phare pour 200 000 fans

Rencontre avec un passionné de musiques actuelles

À 38 ans, il est depuis 3 ans le programmateur officiel du Phare de Tournefeuille. Ludovic Laborie a ce style de parcours singulier et fascinant qui fait de son association « Première Pression » un ogre culturel difficilement contournable.

À son tableau de chasse : Le Phare donc, mais aussi les festivals « Garorock » à Marmande, « Narbonne Rock Fest », « de l'oxygène pour les oreilles » d'Ax les Thermes avec à chaque fois une programmation intelligente mitonnée avec soin par une équipe de passionnés.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

À l'âge de 18 ans, j'ai monté une structure qui s'appelait « Travel Musical Service » dont le but était de conduire en bus à étage, des personnes à tous les grands festivals européens pour aller voir les Led Zeppelin, Red Hot Chili Peppers, Niravana…

Ensuite de 1992 à 1994 j'ai bossé au « Squat Carpenter » à Bordeaux, un lieu culturel très actif où sont venus jouer les Zebda, Dirty District, Spook and the Guay…

De là, découle naturellement l'envie de passer à l'organisation des concerts. Les hasards de la vie ont fait que je vienne travailler à Toulouse, au Rex, puis aux Trois Petits Cochons. Fin 2001, j'ai commencé à programmer sur le Latino Palace, la création de l'association « Première Pression » dans la foulée. Enfin en 2007 c'est la naissance du Phare, la ville de Tournefeuille qui a cru en notre projet, qui nous a fait confiance nous livre un espace de musique actuelle que beaucoup connaissent puisqu'en trois ans d'exploitation entre 150 000 et 200 000 personnes sont venus chez nous.

Qui compose « Première Pression » ?

Ce sont en majorité des personnes qui me suivent depuis longtemps, d'anciens stagiaires que j'ai formés, ou déformés (rires), moi je suis là pour m'occuper de la direction artistique, des grandes lignes et eux les développent, je délègue beaucoup.

Pensez-vous faire ce métier encore longtemps ?

Tant que le plaisir sera là je continue, j'ai besoin de cette indépendance qui fonctionne par exemple aujourd'hui avec la ville de Tournefeuille. Je me vois bien plus tard, travailler dans le vin comme le fait ma famille depuis des générations, un retour aux bases, à la nature. J'espère d'ailleurs que j'aborde mon travail comme mes parents cultivent leurs vignes et élaborent leur vin, avec passion, avec goût.

Quel serait votre Phare idéal ?

Le problème c'est que Le Phare ne m'appartient pas (rires) et nous n'en sommes encore qu'aux prémices au niveau de l'exploitation de cette salle. Mon vœu est plus terre à terre, il serait que les institutions, la Région, le Conseil Général nous aident.

En d'autres termes qu'ils nous encouragent financièrement car il me semble qu'après tout l'événementiel que nous créons sur le territoire départemental et le grand sud-ouest, nous ne sommes pas assez considérés, c'est un regret, j'espère que cela changera.

Contact : www.première-pression. com