" Le Rendez-vous"....cuisine du monde à Colomiers

Le nom de son restaurant était prémonitoire. Là-bas, en Guyane française, Thuy Mourrat avait appelé son établissement « Le Rouge et le Noir ».

Quelques années plus tard, quand son mari David, ingénieur au CNES a eu envie de changer d'air et saisi l'opportunité de venir travailler à Toulouse.

Thuy, la vietnamienne qui ne connaissait de la métropole que Paris, a ainsi découvert la Ville rose.
« Mon mari me proposait de me reposer mais moi, je ne peux rester sans rien faire. Alors, en juin, j'ai décidé d'ouvrir un restaurant, mais plus petit qu'à Kourou. Alors qu'elle dirigeait 12 employés sur 100 mètres carrés et servait 200 couverts par service, Thuy s'est retrouvée dans l'exigu local de 20 mètres carrés qu'elle a déniché, rue Gilet, à Colomiers. « C'est sûr, j'ai complètement changé ma vie. Mais tout est possible quand on en a envie. »

Thuy a appelé sa boutique de restauration à emporter (juste une table et deux chaises), « Le Rendez-vous ». « J'ai essayé de trouver un concept qui n'existe pas sur la ville.

Chaque jour, je cuisine un plat dont j'ai le secret. J'alterne les plats vietnamiens, les plats créoles et les plats du Brésil. Mais je suis aussi spécialiste des sushis, des sandwiches-brochettes et de la cuisine à la vapeur.»

Rapidement, les talents et le sourire radieux de Thuy ont conquis une clientèle, principalement composée de la famille des Airbusiens. « Tout le monde est sympa avec moi. Mon voisin Robert, le pizzaïolo, a même mis ma pub sur son comptoir; Et moi, j'aime donner du plaisir au travers de ma cuisine. ».Thuy effectue chaque jour un sprint de championne du fast-food : « Tout se passe en une heure. Et chez moi, il n'y a pas de micro-ondes. Je ne cuisine que des produits frais et sur place. Alors, servir trente personnes en une heure, ça fait deux minutes pour chacun. C'est épuisant mais j'aime cette excitation, ce coup de feu. » Son mari David l'a autorisée à ouvrir un soir par semaine, le vendredi. « Le reste du temps, il est pour mon petit Antoine, 2 ans et demi, pour découvrir Toulouse et m'adonner à une autre passion, la mosaïque. »