AIRBUS......

Airbus : 255 avions vendus en 4 jours

L'A320 est assemblé à Saint-Martin-du-Touch. Son successeur irait en revanche à Hambourg.

Face à son rival de toujours, Airbus vient de remporter la bataille d'Angleterre avec 255 avions vendus en seulement quatre jours. Le salon aéronautique de Londres signe le redécollage du secteur. Airbus table désormais sur 400 ventes en 2010.

Malgré la présence du dernier-né de Boeing, le 787 Dreamliner, c'est une fois de plus Airbus qui a été la vedette du salon aéronautique de Farnborough. Organisé tous les deux ans en alternance avec le salon du Bourget, le rendez-vous britannique a consacré Airbus qui a raflé le plus grand nombre de commandes avec 255 avions vendus en quatre jours. Au total, ces ventes représentent un pactole de 28 milliards de dollars (voir infographie).

Airbus vient donc de remporter la bataille d'Angleterre et montre aux côtés de son rival Boeing que le marché du transport aérien est déjà engagé dans la reprise. Arrivé avec un carnet de commandes de 131 appareils à l'ouverture du salon, Airbus repart avec 244 commandes fermes sans compter les intentions d'achat. Une moisson qui fait suite à l'annonce en juin de la méga commande d'Emirates portant sur 32 A380 supplémentaires. Au total, en moins de quatre jours, Airbus et Boeing ont annoncé la vente de plus de 500 avions représentant une valeur potentielle de plus de 55 milliards de dollars, contre 65,5 milliards lors de la précédente édition de 2008. « C'était un bon salon pour nous et je crois que c'était un bon salon pour le transport aérien », a résumé Tom Enders, PDG d'Airbus.

400 airbus en 2010
Cette reprise avant l'heure du marché des avions commerciaux a poussé Airbus à modifier ses prévisions pour 2010. Alors qu'en janvier la firme de Blagnac tablait sur 250 à 300 commandes cette année, le curseur est désormais calé au-delà de 400 avions. De bonnes nouvelles donc pour les usines toulousaines. Mais cette reprise, quoi qu'il en dise, Airbus l'attendait et l'avait même anticipée. En effet, en mars dernier, Airbus a annoncé qu'il remonterait ses cadences de production de son best-seller, l'A320, à 36 exemplaires par mois contre 34 actuellement. Et face à la vigueur de la reprise aéronautique, on murmurait dans les allées du salon de Farnborough, qu'une nouvelle hausse du rythme de production pourrait être envisagée. Avant la crise, le management d'Airbus avait même réfléchi à un scénario poussant la production de l'A320 à quarante exemplaires par mois. Quoi qu'il en soit, cette année Airbus livrera autant d'appareils qu'en 2009 soit 500 environ.

L'autre bonne nouvelle pour la région c'est le redécollage de l'avionneur brésilien Embraer dont le Toulousain Latécoère est un important fournisseur. Après avoir fortement réduit ses cadences de production en 2009, il vient d'engranger 45 nouvelles commandes pour son jet E190 d'une centaine de places plus une option de 105 avions de la part du Britannique Flybe, se relançant sur le marché des avions régionaux.

A320: décision à l'automne
Une fois encore la vedette du salon aéronautique aura été l'A320. Avec plus de 200 commandes et intentions d'achats l'avion vedette d'Airbus a raflé tous les suffrages. Pas question donc de voir la poule aux d'or disparaître à Blagnac. Airbus entend bien conserver cette longueur d'avance notamment face aux Chinois qui développent leur propre avion.

Lancé en 1987, l'A320 a besoin d'une cure de jouvence pour rester dans la course. Au lieu de se lancer dans une refonte complète qui avoisinerait les dix milliards de dollars, Airbus préfère remotoriser sa famille A320. Un lifting qui ne suffit à certains grands clients comme Air France qui pousse aussi pour le développement d'une nouvelle voilure. Mais en ces temps de forts investissements (A350, A400 M et A380) Airbus veut ménager sa trésorerie et pèse le pour et le contre. Sa décision sera prise à l'automne, en octobre au plus tard. La simple remotorisation permettrait de réduire la consommation de kérosène de 15 %. Les premières livraisons des A320 « nouvelle génération » pourraient intervenir en 2015.

Ce lifting prolongerait d'autant la durée de vie de l'A320, soit au moins dix ans. Son successeur n'arriverait au plus tôt qu'en 2025. Or le successeur de l'A320 doit normalement quitter Toulouse pour être assemblé à Hambourg. Plus la durée de vie du monocouloir est prolongée, plus longtemps la chaîne d'assemblage de Saint-Martin-du-Touch près de Toulouse continuera de sortir l'avion le plus rentable d'Airbus.

John Leahy, l'homme qui valait 8500 Airbus !
Il connaît tous les patrons de compagnies aériennes du monde et en tutoie une bonne partie. Tantôt aux côtés de Richard Branson, médiatique patron de Virgin Atlantic à Farnborough tantôt en train de signer le contrat du siècle avec le patron d'Emirates, John Leahy est l'homme-clef d'Airbus. Âgé de 60 ans, le directeur commercial de l'avionneur de Blagnac a vendu en seize ans 8 500 Airbus. C'est certainement l'Américain qui a le plus œuvré pour l'industrie européenne et toulousaine ! Cet Américain de la cote Est, pur produit new yorkais, est entré chez Airbus en 1985 où on lui confie la direction de la filiale américaine. à l'époque, l'avionneur est une entreprise publique qui rêve de vendre quelques exemplaires sur le continent américain. C'est en 1994 qu'il devient directeur commercial d'Airbus, poste qu'il n'entend absolument pas quitter. Il l'a réaffirmé récemment quand on lui prêtait l'intention de reprendre avec Jean-Paul Gut, un ancien cadre dirigeant d'EADS, le loueur d'avion californien ILFC.

« du kérosène dans les veines »
Vendre des avions fait partie de ses gênes. Lui-même pilote avec plus de 3 700 heures au compteur, il connaît les moindres détails de tous les avions de la famille Airbus. Inlassablement, il présente, power point en main, les avantages des Airbus à ses clients du monde entier et rafle les plus grosses commandes de l'aviation civile auprès des low cost, des Chinois et des compagnies du Golfe. Et quand il faut vendre le ravitailleur d'Airbus à l'armée américaine, il n'hésite pas et égrène les avantages du tanker européen faisant passer celui de Boeing pour une antiquité ! « Cet homme ne s'arrête jamais. C'est du kérosène qui coule dans ses veines » confie un de ces anciens collaborateurs aujourd'hui en poste chez un loueur d'avions. Habitant tout près de Toulouse avec sa femme et ses trois enfants mais passant sa vie dans les avions pour aller voir les clients, John Leahy ne parle toujours pas français ! C'est donc avec son accent américain si typique qu'il continue la conquête de la planète pour une cause : celle d'Airbus !

Un gâteau de 3 600 milliards $ à se partager
Si l'industrie aéronautique a connu un trou d'air l'an dernier et commence à peine à se remettre, les prévisions sur le long terme sont bien plus encourageantes. Dans un rapport dévoilé à Londres, Boeing a prédit que le transport de passagers connaîtrait un rebond dès cette année. Mais ce sont les perspectives à l'horizon 2029 qui sont le plus édifiantes. Selon la firme de Seattle, le nombre total de commandes atteindra 30 900 appareils de plus de trente places. Une prévision en hausse de 6,5 % par rapport à celle réalisée l'an dernier pour la même échéance.

Le pactole des pays émergents
Porté par l'essor de s marchés des pays émergents (Asie, Amérique du Sud), le pactole doit atteindre 3 600 milliards de dollars (près de 3 000 milliards d'euros) ! Cela correspond peu ou prou à deux fois le budget annuel de la France. Un tel accroissement revient à un doublement pur et simple de la flotte mondiale d'avions. Mais ce gros gâteau ne sera pas à se partager seulement entre Airbus et Boeing. D'abord parce que les deux avionneurs ne sont pas présents sur les avions régionaux d'une centaine de places et ensuite parce que de nouveaux concurrents pointent le bout de leur nez. Les Chinois de Comac veulent s'offrir leur propre moyen-courrier et voudront leur part de ce juteux marché. Car selon les prévisions de Boeing, la catégorie des monocouloirs représentera 69 % de parts de marché ; les long-courriers ne s'arrogeant que 31 %.

Des perspectives qui aiguisent aussi les appétits des avionneurs régionaux comme Embraer et Bombardier qui tenteront de faire grossir leurs avions de 100 places pour grignoter le duopole Airbus-Boeing.

Après les fortes commandes des derniers salons aéronautiques, Airbus s'organise pour répondre à la demande. Pour cela, la filiale d'EADS prévoit d'augmenter les cadences de production de sa famille A320. Celles-ci devraient ainsi passer de 34 avions par mois actuellement à 36 avions à la fin de cette année. Les cadences devraient ensuite monter en puissance pour atteindre les 40 avions de type A320. Un record pour cet appareil dont la production est déjà la plus élevée de tous les appareils commerciaux. En effet, sur les 498 avions livrés en 2009 par Airbus, 402 étaient issus de la famille des A320. Un volume qui doit se confirmer cette année avec près de 500 livraisons au planning.

D'autant que le carnet de commandes de cet « avion star » ne désemplit pas. Sur les plus de 6500 appareils vendus, 4300 ont été livrés à plus de 310 clients. Il reste donc dans les cartons quelque 2200 avions de cette famille à produire ! De quoi occuper les usines de fabrication de Saint-Martin du Touch et de Hambourg au moins pour les six ans à venir.

« Les commandes enregistrées à l'occasion des salons aéronautiques de Berlin et de Farnborough reflètent une amélioration de la situation de l'aviation commerciale », constate le président d'EADS Louis Gallois, même si le secteur aéronautique mondial reste plus prudent quant aux perspectives.

Pour autant, l'Airbus A320 commence à vieillir. Lancé en 1987, il doit évoluer ou disparaître. La direction de l'avionneur planche pour l'instant sur la première solution. En octobre, celle-ci pourrait annoncer de nouveaux moteurs pour cet avion, afin de le rendre plus compétitif et moins gourmand en kérosène. En revanche, une refonte de la voilure serait pour l'instant exclue. Une solution qui permettrait de prolonger la durée de vie de cet appareil d'une dizaine d'années.

Cette augmentation de cadences va impacter le volume d'activités d'Airbus. La nouvelle a d'ailleurs été saluée hier par les places financières, avec une croissance de l'action d'EADS de 3,38 %

Il est vrai que le groupe a annoncé des objectifs à la hausse, avec plus de 44 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010. Le bénéfice net en revanche est en baisse de 61 % sur le deuxième trimestre, à 82 millions d'euros.


EADS réfléchit à des rachats
Pour l'heure, Airbus navigue sous des vents favorables. « Nous sommes tous surpris par la vitesse de la reprise », a d'ailleurs déclaré Hans-Peter Ring (photo), directeur financier d'EADS. Un optimisme qui n'est pas partagé par tous. Le cabinet international AlixPartners évoque en effet des perspectives « incertaines ».

*Une croissance ralentie. Dans son enquête annuelle consacrée au marché mondial de l'industrie de l'aéronautique et de la défense, AlixPartners évoque une situation d'après crise qui se fera dans une « croissance ralentie ». « Le cycle de croissance fort que nous avons observé pendant cinq ans dans le secteur de l'aéronautique et

de la défense a pris fin en 2009, et le futur s'annonce pour le moins incertain », estime Éric Bernardini, directeur associé chez AlixPartners, qui poursuit : « Le secteur de l'aviation commerciale affronte une économie incertaine, et toute prévision de reprise rapide dans cette industrie paraît peu crédible dans les deux prochaines années. »

* Des fusions à venir. Toujours selon AlixPartners, l'évolution du marché et les faibles croissances attendues pourraient entraîner une augmentation des fusions et des acquisitions, notamment chez les équipementiers aéronautiques.

EADS, fort d'une trésorerie confortable de 8,9 milliards d'euros, réfléchit d'ailleurs à ce type d'opération. Le groupe se dit prêt à dépenser jusqu'à un milliard d'euros pour réaliser une acquisition. « Nous essayons de renforcer notre portefeuille d'activités dans les domaines de la sécurité, de la défense et aussi des services », précise Hans-Peter Ring.

Pour cela, les marchés émergents sont les premiers visés, notamment l'Inde, le Brésil et le Moyen-Orient. Dans ces régions, les dépenses de défense continuent de croître, d'où les velléités d'EADS à s'y installer de façon durable d'ici 2 020.


Le chiffre : 44 mds €Objectifs en hausse > EADS optimiste pour 2010. Le groupe EADS a relevé ses objectifs de chiffre d'affaires, initialement fixés à 42,8 milliards d'euros.


Le calendrier de livraisons sur l'A350 déjà tendu pour 2 013
Le calendrier est tendu pour Airbus, et pas seulement sur son appareil phare qu'est l'A320.

Pour son futur A350 XWB qui doit être livré à partir de l'été 2013, le planning s'annonce des plus serrés. « Les marges de manœuvre ont été consommées un peu plus tôt que prévu, mais cela est dû à l'utilisation de nouvelles technologies, ainsi qu'au fait que les fournisseurs doivent s'adapter à ces nouvelles technologies », a précisé le président d'EADS Louis Gallois. La presse spécialisée évoque des retards de 12 à 18 mois pour livrer cet avion. Plus de 530 commandes fermes ont été passées pour l'A350.

L'A400M fixé avant la fin 2010. Sur la sellette car plus coûteux que prévu, le gros-porteur militaire A400M a été relancé in extremis grâce à une renégociation menée aux forceps entre l'avionneur et les pays clients. Reste désormais à signer la révision du contrat, ce qui devrait être réalisé d'ici la fin de l'année. Le planning initial fixait une première livraison en 2008. Mais celle-ci ne devrait pas intervenir avant 2013, au mieux.

L'A380 toujours en retard. La construction du géant des airs A380 pose toujours quelques problèmes d'optimisation de production. 234 commandes ont été confirmées et pour l'heure, 33 ont été livrés. Airbus espère en livrer vingt unités cette année.

Airbus Visit lance un tout nouveau circuit

A partir du 6 octobre, le tout nouveau circuit "Panoramique" proposé par Airbus Visit permettra aux passionnés ou simple curieux de découvrir, lors d’un parcours en bus d’une durée d’1h30, l’immensité du plus grand site Airbus d’Europe, une véritable "ville dans la ville".

La visite emmènera les visiteurs sur une boucle de Blagnac à Blagnac en passant par Saint-Martin du Touch, Colomiers et Cornebarrieu soit un circuit de 25 km et d’une durée d’1h30.

Départ à Blagnac, où se trouvent le siège social du constructeur, le Centre de Formation des pilotes et la société Airbus Transport International avec notamment ses fameux Beluga, avions géants utilisés pour le transport des tronçons Airbus entre les sites européens. Saint-Martin du Touch, pour découvrir le Bureau d’Etudes, les centres de développement, la chaîne d’assemblage final des appareils de la famille A320 et le Centre de livraison et des Essais en vol. Colomiers, à la découverte des sites Louis Bréguet (chaîne d’assemblage du futur A350XWB) et Clément Ader (chaîne d’assemblage des A330 & A340, hall de déchargement des Beluga, aménagement commercial des avions, mais aussi le nouveau Centre de livraison Henri Ziegler, inauguré en 2006. Retour à Blagnac par Cornebarrieu et en longeant les pistes de l’aéroport (avec peut-être la chance d’y voir décoller ou atterrir un A380 d’essais, un Beluga en partance pour Hambourg, un A320 en provenance de Paris...) jusqu’au sud du site Jean-Luc Lagardère, dédié à l’assemblage final de l’A380.

Airbus décolle dans le ciel indien

Airbus emploie 160 ingénieurs à Bangalore. Ils seront 400 en 2013.

En Inde, Airbus a ouvert un centre d'ingénierie ainsi qu'un centre de formation pour les pilotes. L'avionneur de Blagnac travaille de plus en plus avec les PME indiennes.

On l'appelle la Silicon Valley indienne. Bangalore, ville du sud du sous-continent grouille de huit millions d'habitants. Véritable réserve de cerveaux du pays tourné vitesse grand V vers le XXIe siècle grâce à ses écoles d'ingénieurs et ses instituts de formation, Bangalore est devenue la tête de pont d'Airbus en Inde. Les premiers pas ont été réalisés en 1994 quand l'avionneur européen a confié à HAL, société nationale aéronautique indienne, la fabrication de la moitié des portes avant de l'A320 (les autres étant fournies par Latécoère).

Mais depuis deux ans, la firme de Blagnac a passé la vitesse supérieure en ouvrant un centre d'ingénierie avec déjà 160 salariés. Ils seront 200 d'ici la fin de l'année puis 400 d'ici 2013. « Il y a quatre ans, ici il n'y avait rien. On est parti de zéro pour créer ce centre qui travaille en commun avec nos ingénieurs de Toulouse, Hambourg ou d'Angleterre » explique Joëlle Willaume, directrice de l'ingénierie chez Airbus à Bangalore. « L'Inde est un des piliers de notre stratégie. Ici nous trouvons des gens très enthousiastes et compétents » rajoute même Tom Enders le PDG qui entend bien renforcer la présence d'Airbus sur place.

D'ici 2020, Airbus externalisera 20 % de sa production, en Inde pour une grande part. Suivront la Chine et la Russie. Déjà Airbus travaille avec 25 fournisseurs indiens dont huit de rang un, qui traitent en direct avec l'avionneur de Blagnac. D'ici dix ans, Airbus compte porter à un milliard de dollars ses achats en Inde. En revanche, pas question de construire une usine d'assemblage en Inde. « Nous livrons vingt avions par an en Inde. Un rythme qui ne justifie pas une usine » a précisé Kiran Rao, le président d'Airbus India.

Quoi qu'il en soit, Airbus bétonne ses positions face à son rival Boeing. 200 Airbus volent chaque jour dans le ciel indien alors qu'il en reste encore 180 à livrer. Grâce à cette stratégie, Airbus a fait main basse sur les commandes de ces cinq dernières années avec 347 avions contre seulement 161 pour Boeing.

Mais les transferts de charge qui accompagnent ces victoires commerciales inquiètent Jean-Jacques Mirassou, sénateur de la Haute-Garonne : « Désormais, les pays émergents fabriquent des pièces de plus en plus sophistiquées au détriment de Toulouse » déplore l'élu membre de la mission d'information sur la désindustrialisation des territoires. Pour Tom Enders, « Hambourg et Toulouse ne doivent pas craindre l'Inde » qui n'est pas un concurrent. Mais un patron indien glisse à l'oreille : « En Inde, on a un proverbe : un éléphant avance doucement mais avance toujours… ».


Les sous-traitants montent en puissance

Habillés de pantalons en toile et de polos noirs aux couleurs de leur société, les compagnons indiens de Dynamatic ont fière allure dans leurs ateliers. Dans les allées de l'entreprise, l'odeur de limailles de fer et d'huile de machines-outils est la même que chez les sous-traitants de la banlieue toulousaine ou de la Mecanic Valley du Lot. On mangerait parterre ! Même machine, même compétence. Ici on assemble les glissières des volets des ailes des A320, pièces maîtresses de l'avion.

La société indienne a rapidement adopté la façon de travailler d'Airbus en appliquant le fameux
« lean manufacturing », une méthode d'amélioration industrielle. « Nous l'avons importée de notre division automobile. Aujourd'hui, nous sommes considérés comme des partenaires à part entière par Airbus » explique Tobby Malhoutra, le jeune patron de 45 ans. Il est d'ailleurs aujourd'hui même à Toulouse pour préparer une réunion organisée par Airbus pour ses vingt fournisseurs les plus importants. Et le jeune Toby ne manque pas d'appétit. Il s'apprête à investir 120 millions de dollars dans les cinq ans à venir notamment dans la construction d'un nouveau site industriel près de l'aéroport de Bangalore « pour envoyer les pièces directement chez Airbus au Royaume-Uni » explique-t-il. Ici, les compagnons travaillent 270 jours par an, six jours sur sept et ont 26 ans de moyenne d'âge. « En construisant des usines comme la nôtre, on permet à tout le monde de travailler même les jeunes de nos campagnes alors que les sociétés d'informatiques n'attirent que les élites intellectuelles » ajoute Tobby. La mondialisation peut aussi avoir du bon.

Les ingénieurs indiens concurrents de Toulouse ?

« évidemment ça nous inquiète ! », réagit Françoise Vallin, déléguée syndicale centrale CFE-CGC chez Airbus. « C'est la première fois qu'Airbus localise des charges de travail d'ingénieurs hors d'Europe. Certes ils ont le badge Airbus donc ce sont des collègues mais à terme la conséquence ce sera moins d'ingénieurs à Toulouse » poursuit l'élue syndicale. Bien sûr, le bureau d'études de Toulouse Saint-Martin-du-Touch, qui emploie 2 500 ingénieurs, verra encore ses effectifs augmenter l'an prochain; mais « dans dix ans, j'ai bien peur que certaines activités d'ingénierie n'aient lieu qu'à Bangalore ou en Russie » s'inquiète Françoise Vallin.

Discret voire silencieux sur les niveaux des salaires indiens, Airbus ne veut pas présenter son centre d'ingénierie comme une délocalisation. Dans les faits, un salaire d'ingénieur indien avoisine 8 000 dollars par an soit dix fois moins qu'en Europe. Et Airbus fait tout pour mettre à niveau ses ingénieurs et ceux de ses sous-traitants. Ainsi, Mahindra, société d'ingénierie, a envoyé ses salariés en tournée en Europe (Toulouse, Hambourg…) pour les former.

Résultat : ils ont aidé Airbus à résoudre les problèmes de câblages sur l'A380. Une mission test tellement bien réussie que de nouveaux contrats sont en vue pour la société de Bangalore sur les futurs programmes Airbus comme l'A350. Nitin Khorana, le patron de la division aéronautique, a même décidé d'ouvrir un bureau à Toulouse : avenue Didier-Daurat, aux côtés des pionniers du ciel !

L'avionneur de Blagnac a décidé hier de lancer une version modernisée de son best-seller, l'A320 dont la durée de vie est ainsi repoussée jusqu'en 2025.

C'est officiel, Airbus a annoncé hier le lancement d'une version modernisée de son A320. Baptisé NEO pour New Engine Option, le nouvel avion prendra son envol en 2016 et embarquera de nouveaux moteurs plus économes et des ailettes au bout des ailes.

Des innovations qui permettront au futur A320 de consommer 15 % de kérosène en moins. Ce projet de modernisation rallongera la vie de la famille A320 d'au moins quinze ans jusqu'en 2025.

Car Airbus devait faire un choix entre lancer cette modernisation dès maintenant ou attendre que les avancées technologiques futures permettent de sortir un avion 100 % nouveau. Pour répondre à la demande de plusieurs clients et prendre une longueur d'avance sur son concurrent Boeing, la firme de Blagnac a décidé d'investir 1,2 milliard d'euros pour développer le NEO. L'A320 NEO sera vendu six millions de dollars plus cher que la version actuelle de l'appareil, vendue 81 millions de dollars.

Déjà des clients intéressés
Parmi les clients qui ont déjà manifesté leur intérêt pour ce nouvel A320, on note l'Allemande Lufthansa, la Malaisienne AirAsia, l'indienne IndiGo, mais aussi les géants américains du leasing ILFC et GECAS.

En revanche, Air France plus prudente a déclaré qu'elle attendait de voir si les promesses se traduiraient en « gains opérationnels significatifs » avant de s'engager. « Le NEO ne reste qu'une option au libre choix du client sur les modèles A319, A320 et A321 » précise un porte-parole d'Airbus.

Concrètement, les compagnies aériennes auront le choix entre un moteur du franco-américain CFM et l'Américain Pratt & Whitney. Par ailleurs, les clients qui souhaitent acheter l'actuel A320 pourront toujours le faire.

La décision de ce lancement permet à Airbus de pousser Boeing à prendre une décision car son 737 risque fort de se retrouver marginalisé et d'être vu comme un produit vieillissant. Le constructeur américain n'a pas encore décidé s'il allait lancer une version re-motorisée de son 737 ou un nouvel appareil.

Car l'Américain manque d'ingénieurs pour mener de front plusieurs programmes (787, 747-8 et le successeur du 777). « C'est vrai que le Neo nous permet de prendre une longueur d'avance jusqu'en 2025 en offrant un produit performant face aux nouveaux concurrents » a précisé hier à La Dépêche Fabrice Brégier, le directeur général d'Airbus. Une allusion au futur avion moyen courrier chinois, le C919 chinois et le Bombardier C Series qui prendront bientôt leur envol.


Les syndicats saluent l'ancrage de la production en région
« C'est évidemment une excellente nouvelle pour Toulouse et sa région » s'est réjoui hier Françoise Vallin, la déléguée syndicale centrale CFE-CGC d'Airbus. L'élue y voit un signe d'ancrage « encore pour de longues années à Toulouse » de la production de l'A320 avec toute la sous-traitance de proximité qui y est rattachée.

Un ancrage presque providentiel car le successeur de l'A320 sera assemblé à Hambourg en Allemagne à l'horizon… 2025-2026. Pendant quinze ans de plus, l'A320 restera donc à Toulouse. à elle seule, la chaîne d'assemblage installée à Saint-Martin-du-Touch (Toulouse) emploie 310 compagnons et a plafonné sa production à quatorze A320 par mois en vertu d'un accord avec Hambourg qui date de 2000.

« Si le NEO engendre des hausses de cadences, nous revendiquerons de pouvoir augmenter la production à Toulouse au-delà de quatorze si c'est nécessaire » a précisé hier Jean-François Knepper (FO) qui est sûr que NEO générera des heures de travail supplémentaires. Déjà le bureau d'études de Toulouse va être fortement sollicité pour développer la nouvelle version de l'A320.

« Les sous-traitants dans l'ingénierie comme CapGemini profiteront aussi de ce surcroît de travail en développement » prédit Françoise Vallin. Une chose est sûre : le NEO ne connaîtra pas de retard. « Nos ingénieurs connaissent l'A320 par cœur. Les délais seront tenus » ajoute pour sa part Jean-François Knepper (FO).

Hier à Toulouse, John Leahy le « super VRP » d’Airbus a annoncé que pour satisfaire la demande mondiale, près de 26.000 avions passagers et avions cargos neufs, d’une valeur de 3.200 milliards de dollars, devront être livrés entre 2010 et 2029. Cette nouvelle estimation représente un taux de croissance de 4,8%, supérieur aux 4,7% prévus en 2009, représentant quelques 900 appareils de plus sur cette période (par rapport aux prévisions de l’année dernière).

D’ici 20 ans, les compagnies aériennes d’Asie transporteront un tiers des passagers contre 27% actuellement, devenant leader mondial devant l’Europe (25%) et l’Amérique du Nord (20%). La flotte passagers actuelle, qui compte plus de 14.000 appareils, devrait quant à elle doubler pour atteindre près de 29.000 avions d’ici 2029.

Les raisons de cette progression attendue de la demande mondiale sont diverses : le renouvellement d’une flotte existante par des avions plus « éco-efficients », moins gourmand en carburant, le dynamisme des marchés émergents, une accélération de la demande en monocouloirs notamment dans la région Asie-Pacifique, l’émergence de transporteurs low-cost, la libéralisation accrue du transport aérien et enfin et la croissance de la capacité sur les lignes existantes.

1.700 appareils de très grande capacité
Sur ces 26.000 appareils, 17.900 seront des monocouloirs, pour une valeur de 1.274 milliards de dollars. Soit 40% du marché en termes de valeur ou 69% en nombre d’avions. Une bonne nouvelle pour Airbus qui, il y a quelques jours, annonçait l’arrivée dès 2016 de son A320 Neo équipé d’une nouvelle motorisation fournie au choix par Pratt & Whitney ou une co-entreprise entre General Electric et Safran. Pour les appareils de très grande capacité, tels que l’A340, l’A350 et l’A380, en versions passagers et fret, la demande est évaluée à plus de 1.700 exemplaires, soit de 570 milliards de dollars.

« La reprise, plus forte que prévu, démontre d’une part la résilience du secteur aux périodes de repli et, d’autre part, que les gens veulent et ont besoin d’utiliser le transport aérien », a déclaré John Leahy, le directeur commercial d’Airbus. « Le secteur des monocouloirs est particulièrement solide et notre A320 Neo constitue la réponse à cette demande future, proposant à nos clients les dernières innovations et technologies. Notre gamme de produits dans son ensemble est très bien placée pour répondre aux besoins économiques et environnementaux nécessaires à une croissance durable au cours des décennies à venir. »

Nicolas Sarkozy se déplacera à Toulouse chez Airbus le 13 Janvier.

Traditionnellement le mois de Janvier est celui des voeux pour le président de la République. C'est dans ce cadre que Nicolas Sarkozy se déplacera à Toulouse le 13 Janvier prochain pour se rendre au siège de Airbus. Le président prononcera un discours à 11h selon la Dépêche du Midi.

Cette visite à Toulouse sera la deuxième depuis le début du mandat de Nicolas Sarkozy. La première avait eu lieu en Juillet 2007 avec Angela Merkel lors de la nomination de Louis Gallois à la tête de EADS et celle de Tom Enders chez Airbus. Avant cela, il était venu deux fois pendant sa campagne présidentielle au printemps 2007.

Avec 180 A320, Airbus signe le plus gros contrat de l'aéronautique

Le futur A320 Neo, avec ses fameux sharklets à l'extrémité des ailes permettant d'économiser 15 % de carburant selon l'avionneur./photo DDM, Xavier de Fenoyl C'est une mégacommande, la plus importante de l'histoire de l'aviation civile que vient de recevoir Airbus. La compagnie indienne low cost IndiGo a signé pour l'achat de 18o appareils de la nouvelle version de l'A320Neo.

La compagnie indienne IndiGo a signé un protocole d'accord pour l'achat de 180 Airbus A320 Neo, la commande la plus importante de l'histoire de l'aéronautique en nombre d'appareils, d'un montant de 16,4 milliards de dollars.

L'annonce a été faite, hier, par Airbus.

La compagnie à bas coûts s'est engagée à acheter 150 moyen-courriers A320 Neo (»New engine option ») dotés d'une nouvelle motorisation, devenant la première compagnie cliente pour ce nouveau modèle. Elle a également signé pour 30 A320 classiques.

Une transaction à 16,4 mds de $
Le montant de la transaction n'a pas été annoncé mais atteint 16,4 milliards de dollars au prix catalogue indicatif, a indiqué un porte-parole d'Airbus.

« Il s'agit de la commande ferme portant sur le plus grand nombre d'appareils dans l'histoire de l'aviation civile », indique Airbus dans un communiqué.

La compagnie n'a pas encore choisi de motoriste pour équiper ses avions.

Le président exécutif d'EADS Louis Gallois ne pouvait rêver mieux pour présenter aujourd'hui même ses vœux à la presse. D'autant qu'Airbus et EADS ont décidé de lancer l'A320 Neo il y a un mois à peine, après des mois de réflexion.

L'A320 Neo, dont la mise en service est prévue en 2016, est doté de nouveaux moteurs et d'ailes modifiées qui doivent permettre d'économiser jusqu'à 15 % de carburant par rapport au modèle actuel.

La famille des monocouloirs A320 (A318, A319, A320 et A321) d'Airbus a rencontré un très large succès auprès des compagnies aériennes. Près de 6.800 appareils de ce type ont été commandés et près de 4.500 livrés à quelque 310 clients dans le monde.

En 2010, Airbus a réussi à conserver de justesse son leadership sur Boeing, en totalisant 644 commandes d’avions neufs (pour un total de plus de 63,4 milliards d’euros), contre 625 pour son rival américain.

L’avionneur européen reste également numéro un pour les livraisons avec 510 appareils contre 462 pour Boeing. Une hausse de la production qui devrait se poursuivre cette année et qui conduira Airbus à réaliser 3.000 nouvelles embauches dont près de la moitié en France.

2010, année faste pour Airbus.C’est avant tout ce qui est ressorti de la présentation des résultats commerciaux de l’avionneur européen, annoncés hier lundi 17 janvier au Delivery Center d’Airbus, à Colomiers. Après la commande historique de 180 exemplaires de l’A320 signée la semaine dernière par la compagnie indienne IndiGo, Airbus a officialisé hier, un nouveau contrat d’envergure portant sur la commande de 60 A320 (d’une valeur de 3,8 milliards d’euros) par Virgin Atlantic.

Airbus franchit le pallier des 10.000 avions vendus.
La commande, signée hier à l’issue de la conférence de presse annuelle de l’avionneur par le médiatique Richard Branson, est d’autant plus symbolique qu’elle permet à Airbus de franchir le pallier des 10.000 avions vendus depuis sa création, en 1970. Une vente importante qui consacre avant tout le lancement de la nouvelle version de l’A320 Neo (livrable dès 2016) qui permettra avec sa nouvelle motorisation une économie de carburant estimée à 15 %. Les deux compagnies aériennes à bas coûts ont inclus dans leurs commandes 150 A320 Neo pour IndiGo et 30 pour Virgin America.

« Toutes les deux secondes un A320 décolle dans le monde » a déclaré le président d’Airbus, Tom Enders qui a rendu un hommage appuyé à cet avion emblématique qui a largement contribué au succès de l’avionneur et qui devrait poursuivre son essor grâce à sa version Neo « alors qu’en 1988 au moment du lancement de l’A320, Airbus prévoyait d’en vendre 600 exemplaires… » « En 2011, cet objectif qui paraissait utopiste à l’époque pour certains est largement dépassé puisque le 7.000ème A320 a été vendu », a t-il rappelé.

3.000 nouvelles embauches en 2011 dont 1.500 en France.
Pour faire face à l’augmentation de ses cadences de production et développer de nouveaux programmes, en 2011 Airbus a prévu d’embaucher jusqu’à 3.000 personnes en Europe. Dont la moitié en France. Thierry Baril, DRH de l’avionneur européen a précisé que compte tenu des départs naturels, soit environ 1.500 personnes par an, l’effectif total d’Airbus pourrait atteindre 54.000 salariés d’ici fin 2011.

Combien à Toulouse ? Si pour l’heure, aucune estimation précise n’a pu être communiquée, en marge de la conférence, Fabrice Brégier, directeur général d’Airbus, a rappelé que le démarrage de la chaîne A350, en 2011 allait constituer un « appel d’air » sur l’ensemble des sites toulousains. « Sur les 2.200 personnes embauchées l’an dernier, la moitié de ces embauches concernaient Toulouse. En 2011, on embauchera au total 3.000 personnes sur l’Europe et sur Toulouse les embauches devraient être plus importantes qu’en 2010. » a-t-il déclaré.

Un nouveau moteur Rolls Royce au printemps
Concernant l’A380, l’objectif de 20 avions livrés en 2010 n’a pas pu être atteint (18 avions livrés) ; la cause : la défaillance du Trent 900 de Rolls-Royce sur un avion de Qantas qui a contraint Airbus a effectué une révision de tous les moteurs en service et en production et a entraîné des retards qui devraient se répercuter jusqu’en 2011. En outre, une nouvelle motorisation développée par Rolls-Royce est attendue au printemps 2011.

Du côté du futur A350 le programme semble tenir les délais prévus, avec courant 2011 sur le site toulousain d’Airbus la mise en service d’une nouvelle chaîne d’assemblage d’où devrait sortir fin 2011 le tout premier exemplaire de l’A350. La première livraison est toujours prévue pour la fin 2013.

Sans attendre le Salon du Bourget en juin prochain à Paris, Airbus vient de dévoiler une nouvelle commande de cent A320 Neo, le dernier-né de sa gamme.

Rien ne semble arrêter le nouvel Airbus A320 NEO. Le dernier-né de la gamme Airbus qui prendra son envol en 2015, a décroché hier une méga-commande de cent exemplaires émanant du loueur d'avions californien ILFC. Une société qui est dirigée par le Toulousain Henri Courpron, ancien patron des achats d'Airbus.

La commande est estimée à 9,5 milliards de dollars et se ventile en 75 A320 Neo et 25 A321 Neo. La compagnie américaine devient ainsi le premier client de l'A321 Neo. La gamme « Neo » du monocouloir d'Airbus est une version 15 % plus économe que l'actuelle famille A320. Grâce à de nouveaux moteurs et à des sharklets en bout d'ailes, l'A320 Neo consomme moins de carburant. En revanche, ILFC a profité de cette commande pour annoncer l'annulation de son accord portant sur l'achat de dix gros-porteurs A380.

Lancé en décembre dernier l'A320 NEO a démarré sa carrière commerciale en fanfare avec la plus grosse commande de l'histoire de l'aviation. La compagnie indienne Indigo a en effet signé pour 180 A320 dont 150 NEO pour 15,6 milliards de dollars. Quelques jours plus tôt c'était Sir Richard Branson, patron de la compagnie Virgin Atlantic, qui achetait 60 A320 dont trente en version Neo pour sa filiale américaine. Trois mois après son lancement, le carnet de commandes du NEO compte déjà 302 commandes ou intentions d'achat.

Boeing veut répliquer
Ce succès commercial a poussé Boeing à annoncer le lancement d'une nouvelle version du Boeing 737, le rival de l'A320, d'ici la fin de la décennie.

Mais Airbus a une longueur d'avance et multipliera les commandes au Salon du Bourget.

Première journée d’affaires pour le Salon du Bourget et premières ventes. Airbus se taille la part du lion dans les commandes avec plus de 140 appareils.

Le Salon du Bourget a bien démarré, avec un lot important de commandes pour les constructeurs toulousains. Le premier à faire ses emplettes est Airbus, qui avec son A320 version Neo - moins gourmand en énergie -, a signé pas moins de 126 commandes fermes. À celles là, s’ajoutent une quinzaine d’autres - notamment des A330 - pour plus de 140 avions au total.

Ainsi, le loueur Gecas (GE Capital aviation services), filiale de General Electric, annonce l’achat de 60 A320 Neo, soit 5,5 milliards d’euros au prix catalogue. La société concurrente Air Lease communique sur l’achat de 36 unités du même modèle tandis que la compagnie aérienne scandinave SAS prend également une trentaine d’appareils.

21 milliards d’euros de commandes
Depuis le Bourget, ATR a engrangé une commande d’une quinzaine d’ATR 72-600 de la part de la société Gecas qui a aussi posé une option pour quinze appareils supplémentaires, pour un volume global de 680 millions d’euros. Cumulés aux autres contrats en cours - 52 avions pour Boeing, 39 pour Embraer, 10 Bombardier -, cette première journée représente, en prix catalogue, plus de 21 milliards de dollars de commandes.

Côté politique, le président Nicolas Sarkozy a inauguré le Salon du Bourget en exhortant les entreprises à cesser « les guéguerres franco-françaises ». « La concurrence est trop rude, les enjeux sont trop urgents », a-t-il notamment ajouté.

D’autres commandes importantes devraient être annoncées au cours du salon. Ainsi la commande de 180 avions A320 Neo annoncée en janvier par la société indienne IndiGo pourrait se transformer en achat ferme. Airbus attend également une commande pharaonique de 200 A320 Neo de la part de Air Asia selon le quotidien La Tribune. Si celle-ci se confirmait, elle serait la plus grosse commande de toute l’histoire de l’aéronautique.

Airbus a enregistré mercredi au Salon du Bourget 2011 la plus grosse commande de l'histoire de l'aviation civile émanant de la compagnie IndiGo.

Depuis l'ouverture du Salon du Bourget 2011, Airbus accumule les commandes. Après deux premiers jours très prometteurs, il a enregistré mercredi la plus grosse commande de l'histoire de l'aviation civile en nombre d'avions.

La compagnie indienne IndiGo a en effet signé ce mercredi une commande ferme de 180 avions, 150 Airbus A320 Neo et 30 A320. Ce contrat fait suite au protocole d'accord signé en janvier dernier. Il représente un total de plus de 16 milliards de dollars prix catalogue auquel il faut enlever les réductions commerciales.

Le directeur commercial d'Airbus a indiqué que le constructeur avait déjà enregistré 772 commandes d'Airbus A320 Neo, espérant arriver à 1000 d'ici la fin du Salon du Bourget 2011.

Avec un volume d’achats et de commandes de l’ordre de 72 milliards de dollars, le constructeur Airbus réalise son meilleur salon du Bourget depuis sa création. En tout, 730 avions ont été signés de la part de 16 compagnies différentes. Hier, jeudi, Air Asia a en plus confirmé sa commande de 200 appareils A320 Neo, la plus importante en terme de nombre d’avions jamais réalisée dans l’histoire de l’aéronautique.

Cette dernière commande, estimée à 18,5 milliards de dollars, crève le plafond des ventes de l’A320 Neo, qui dépasse ainsi les 1000 unités depuis son lancement il y a tout juste six mois. « Le Bourget confirme avec force notre stratégie produits », a expliqué Tom Enders, le président d’Airbus, lors de la conférence de clôture du salon aéronautique. « Je dois avouer que j’avais largement sous estimé la demande du marché pour le Neo avant le salon », a-t-il rajouté.

Airbus a largement vendu son A320 version Neo, mais il a également enregistré des engagements pour d’autres modèles de son catalogue : 34 monocouloirs A320 dans leur version classique (2,8 milliards de dollars) ; 11 avions A330 (2,4 milliards de dollars) et 6 appareils A350 (1,6 milliards de dollars). Enfin, douze commandes du gros porteurs A380 ont également été réalisées pendant le salon, pour un total de 4,5 milliards de dollars. Parmi celles-ci, une dizaine d’appareils a été achetée par une compagnie dont le nom n’a pas été officialisé.

Un succès salué par le premier ministre François Fillon, qui, lors de sa visite au Bourget, a estimé que « cette année, les perspectives sont bien plus favorables [par rapport à 2009]… Nous avons toutes les raisons d’être fiers », précisant que « cette fierté à l’égard de notre industrie aéronautique doit être partagée avec les PME ».

Plusieurs PME de Midi-Pyrénées, dont Air Support ou STTS ont d’ores et déjà prévus des recrutements pour accompagner la montée en charge du secteur aéronautique.

Airbus est bien parti pour battre son record de ventes qui date de 2007. Au 1er août, l'avionneur toulousain avait déjà vendu 922 appareils soit 785 commandes nettes.

L'été aura été plus que studieux pour Airbus. Après la moisson de commandes enregistrée durant le salon du Bourget fin juin (730 ventes), l'avionneur de Blagnac a poursuivi sur sa lancée en multipliant les contrats. Si la dernière commande d'août portant sur 100 appareils pour Delta Airlines a échappé à Airbus au profit de Boeing, Qantas s'est porté acquéreur cet été de près de 110 A320 Neo alors qu'American Airlines a rompu son exclusivité avec la firme de Seattle pour se fournir à Toulouse. Résultat : 260 A320 (fermes + options) dont 110 Neo ont ainsi été vendus.

Au 1er août, Airbus affichait déjà 785 commandes nettes (922 brutes avant annulations) lui permettant de battre son record historique datant de 2007. Cette année-là, l'avionneur avait décroché 1 458 commandes brutes. Le nouveau fer de lance d'Airbus est le dernier A320 Neo, version plus économe en carburant de 15 % que l'actuel A320.

Hausse des cadences

Disponible en 2015, cette version remporte un succès inédit pour un nouvel appareil. Lancée en décembre dernier, la commercialisation a déjà permis d'engranger 1 200 commandes et intentions d'achat. Un succès qui risque bien se retourner contre Airbus car l'avion est tellement demandé que les créneaux de livraison se font désormais rares. Cette raison explique en partie la perte du contrat avec Delta Airlines cet été. Désormais produit à 38 exemplaires par mois depuis août, l'A320 connaîtra certainement une nouvelle hausse des cadences à 42 avions en 2012. Certains scénarios envisagent déjà près de 50 avions mensuels.

Source : La Dépêche du Midi

Airbus signe une convention pour accroître l’alternance

Signée en présence de Nadine Morano, ministre de l’apprentissage et de Fabrice Brégier, le futur CEO d’Airbus, cette convention vise pour Airbus à porter à 5 % le nombre d’apprentis dans le groupe aéronautique.

Hier jeudi après avoir visité l’usine d’assemblage de l’A380, la ministre de l’Apprentissage a passé près de deux heures dans l’enceinte de l’usine Saint-Eloi et du lycée Airbus, lycée professionnel privé des métiers de l’aéronautique.

L’occasion pour Fabrice Brégier de souligner combien pour Airbus la formation professionnelle était importante. Nous exerçons des métiers à très haute technicité… « Nous avons considérablement augmenté notre effort d’apprentissage en passant progressivement de 100 apprentis dans les années 2000, à 589 alternants en 2011. Nous porterons, à l’horizon 2014, à 3 % le nombre d’apprentis », a-t-il expliqué. « Et la convention que nous signons aujourd’hui nous engage à progresser jusqu’à 5 % d’apprentis sur l’ensemble de nos sites en France. »

Le dirigeant d’Airbus a également rappelé qu’en tant que président du Pacte PME (association regroupant une quarantaine de grand groupe français qui souhaite travailler mieux et en solidarité avec les PME), Airbus avait également signé une charte de développement de l’apprentissage. « Cette charte va permettre à Airbus de former du personnel pour ses propres besoins, mais aussi pour l’ensemble des entreprises régionales et françaises qui n’ont pas cette capacité de formation ».

Lors de sa visite chez Airbus, Nadine Morano était accompagnée du préfet Henri-Michel Comet, de Bernard Keller, maire de Blagnac, de Jean-Luminet, président de l’IUMM et d’Alain Di Crescenzo, président de la CCI Toulouse.

L'assemblage du futur long-courrier d'Airbus, l'A350 va démarrer dans les tout prochains jours dans l'usine de Colomiers près de Toulouse. « Certainement autour du 3 avril » confie-t-on au siège de l'avionneur. La pointe avant de l'avion est déjà arrivée à Toulouse en provenance de l'usine Aerolia de Méaulte. Suivra donc dans quelques jours le caisson central, élément clef de l'avion qui relie les ailes au fuselage.

Ce premier exemplaire de l'A350 servira aux équipes techniques d'Airbus à mener une batterie de tests statiques au sol. L'assemblage du premier A350 destiné à voler débutera cet été. « L'assemblage de l'avion, qui sera utilisé pour les essais en vol, démarrera au début de l'été pour un premier vol », a confirmé un porte-parole d'Airbus, hier. Il se passera ensuite six mois entre le début de l'assemblage et le premier vol qui doit donc avoir lieu entre fin 2012 et début 2013.

Selon le dernier calendrier établi par la firme de Blagnac, l'A350 accuse six mois de retard avec une première livraison prévue pour fin 2013. Les surcoûts de ces retards sont estimés à environ 200 M€.

Airbus a confirmé, mercredi 11 avril, une commande de Garuda Indonesia portant sur onze A330-300. Il s’agit de la troisième commande de ce type d’appareils depuis juillet 2010 pour la compagnie nationale indonésienne, ce qui porte son total à vingt-et-un A330 en commande, et quatorze déjà exploités.

Le contrat, signé à l’occasion d’une visite du premier ministre britannique David Cameron, s’élève à 2,54 milliards de dollars, soit 1,94 milliard d’euros au prix catalogue.