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Sur la région de Toulouse, encore 87 stations sont fermées ou défaut d’approvisionnement, selon les site carbeo.fr et zagaz.com.

Une situation conforme à la moyenne nationale, où une pompe sur quatre est actuellement à sec. La situation n’a en fait pas beaucoup évolué depuis mercredi dernier et pourrait encore se dégrader.

Si les stations service des autoroutes ont bien été approvisionnées ce week-end pour faire face aux départs en vacances, la situation reste actuellement très disparate d’une région à une autre. Le gouvernement se refuse d’augurer une date de retour à la normale. Selon le premier ministre François Fillon, celui-ci « prendra plusieurs jours ».

En attendant, les douze raffineries françaises sont toujours à l’arrêt pour cause de grèves contre la réforme des retraites. Les salariés des raffineries pourraient d’ailleurs confirmer la poursuite de leurs actions ce lundi matin. Ce que redoutent l’Ufip, l’Union française des industries pétrolières qui estime qu’une nouvelle dégradation ponctuelle pourrait survenir en ce début de semaine.

D’autres manifestations ont eu lieu à Toulouse. Celles-ci ont notamment perturbé le ramassage des ordures ménagères : les éboueurs de Toulouse font en effet la grève des poubelles. Interrompue partiellement ce week-end, celle-ci pourrait être reconduite après le vote en assemblée générale des salariés des cinq dépôts toulousains. Les syndicats souhaitent tenir sur le long terme, en organisant des grèves tournantes.

D’une façon générale, les syndicats souhaitent rester mobilisés jusqu’à la promulgation de la loi de réforme des retraites votée au Sénat ce vendredi. Une commission mixte doit entériner le texte en milieu de semaine, puis celui-ci pourrait être promulgué vers la mi-novembre. Deux nouvelles journées d’actions nationales sont prévues les jeudi 28 octobre et samedi 6 novembre.

Après une remontée, hier, du nombre des stations fermées en raison de l'absence de livraison durant les week-ends, la préfecture prévoit une amélioration de l'approvisionnement aujourd'hui.

Le carburant continue de couler au compte-gouttes dans les stations service de la Haute-Garonne. Au cours de la journée d'hier, le nombre des stations fermées, qui était d'une sur cinq samedi, est passé à une sur trois. « L'absence totale de livraison durant le week-end est à l'origine de cette remontée du nombre des femetures », expliquait-on hier soir à la préfecture de la Haute-Garonne. Mais à côté de ces 30 % de stations totalement fermées, la moitié des pompistes travaillaient hier et proposaient à leur clientèle la totalité des carburants. 20 % des stations manquaient en revanche d'au moins un carburant.

Pour cette journée de lundi, la préfecture de la Haute-Garonne prévoit que la reprise des livraisons fasse redescendre à 20 % le volume des stations fermées pour manque de carburant.

Dans une station Total de Toulouse, toutes les pompes affichaient une pancarte « Vide ». « À chaque jour sa vérité, soupire le gérant. On nous a dit que l'on va être livré à partir de lundi mais ce n'est pas certain. Il n'y a plus rien au dépôt de Lespinasse et nos fournisseurs doivent s'approvisionner à Port-La-Nouvelle. Mais si ce dépôt est bloqué, ça ne va rien changer. » En revanche, on trouve du carburant dans les stations dites prioritaires du périphérique ou des autoroutes. Mais à des prix prohibitifs…

En attendant de faire le plein, les gendarmes ne relâchent pas leur surveillance aux abords du dépôt de carburant de Lespinasse. Un train est attendu demain pour le réalimenter.

La ministre de l'Economie Christine Lagarde a indiqué que 40 procès-verbaux avaient été dressés sur 2.000 contrôles effectués en deux jours dans les stations-service, pour détecter d'éventuels hausses de prix excessives liées aux difficultés d'approvisionnement.

"Plus de 2.000 contrôles (ont été) réalisés en deux jours. Résultat: on a 40 procès-verbaux qui ont été dressés, où il y avait manifestement des abus", a déclaré Mme Lagarde, interrogée sur Europe 1.

Il est "inacceptable de profiter d'une situation de rareté", a-t-elle souligné, affirmant que les contrôles se poursuivraient avec "fermeté" et "détermination".

La ministre de l'Economie a rappelé qu'elle avait "demandé à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de faire des contrôles sur place". Ceux-ci, a-t-elle poursuivi, étaient destinés à "vérifier les augmentations éventuelles de prix et surtout la conformité entre le prix à la pompe et le prix déclaré sur le site sur lequel les pompistes doivent déclarer leurs prix".

D'une manière générale, la DGCCRF a constaté, selon elle, "des hausses régulières, ici ou là, qui se chiffrent entre 3 et 8 centimes d'euros et correspondent à des coûts du transport" supplémentaires.

Où trouver du carburant à Toulouse

Après un week-end difficile dans les pompes à essence du département, une légère amélioration est à noter en ce début de semaine.

La préfecture estime qu'on « revient au niveau de Vendredi. Les difficultés de ce week end étaient principalement dues au contexte de repos hebdomadaire des transporteurs. Les camionneurs sont en repos la fin de semaine il est donc normal que les stations n'étaient pas approvisionnées samedi et dimanche et comme les réserves sont maigres dans les pompes, on arrive vite à une situation de manque.

À partir d'aujourd'hui, la situation devrait commencer à s'améliorer. » Ce sont toujours la moitié des stations services de la Haute-Garonne qui restent affectées par le manque de carburant pour leurs clients. La direction de Total voit une amélioration de la situation depuis le déblocage du dépôt de Lespinasse mais nombreux sont les pompistes qui ne savent pas quand ils vont être livrés. Nul ne veut s'avancer sur la situation à venir dans les prochains jours et tous restent prudents sur la tendance à l'amélioration. « Il n'y a que 3 % de stations ouvertes en plus par rapport à Vendredi assure la préfecture, nous ne pouvons pas encore affirmer qu'on va vers une sortie de crise, nous suivons la situation de près ».

Pour parer aux blocages de dix des douzes raffineries françaises les importations ont été multipliés par trois la semaine dernière. Des importations venues de Belgique, d'Italie ou d'Espagne qui permettent de contenir la crise des carburants face à une mobilisation toujours massive. Seules deux raffineries ont été débloquées et ont repris du service et les syndicats montrent leur détermination. Une situation qui reste d'autant plus critique qu'il est difficile de savoir l'état réel des stocks disponibles dans les dépôts toulousains.