Tunisie : les entreprises toulousaines concernées

Tunisie : les entreprises toulousaines concernées

La France est le premier partenaire économique de la Tunisie en nombre d’entreprises installées. Et Toulouse n’est pas en reste : un grand nombre de sociétés parmi les plus importantes de la région y développent des intérêts.

Il n’y pas que le tourisme qui soit directement touché par la révolution du Jasmin qui agite actuellement la Tunisie. Les intérêts français dans le pays représentent ainsi 1.250 entreprises et quelque 106.000 emplois. Parmi elles, un grand nombre d’entreprises de la région toulousaine s’y développent depuis de nombreuses années. Aéronautique, textile, industrie, etc.. Pour l’heure, toutes ont été surprises par cette révolution.

Basé à Toulouse, Aérolia, filiale d’EADS spécialisée dans les aérostructures, vient tout juste d’y installer une usine de fabrication de sous-ensembles aéronautiques, pour un montant de 30 millions d’euros. Située au Sud de Tunis, cette filiale devait employer une cinquantaine de personnes à son ouverture, puis se développer jusqu’à représenter près de 700 salariés en 2014.

Le groupe toulousain Actia, spécialisé dans les télécoms et l’électronique embarquée, dispose d’intérêts en Tunisie depuis plusieurs années. Un premier site, spécialisé dans la production de cartes électroniques y emploie 600 personnes. Début 2009, une deuxième implantation a été annoncée dans la banlieue de Tunis. Le groupe prévoyait d’y créer 200 emplois d’ici 2012. « Notre développement dans ces pays à bas coûts nous permet de rester compétitif, et de générer une croissance nette d’emplois en France, d’une cinquantaine de postes chaque année », expliquait à l’époque Christian Desmoulins, président du directoire d’Actia Group.

Discret sur la place toulousaine, le glacier Octave travaille beaucoup avec la Tunisie. Il y possède une unité de fabrication (800.000 euros de chiffre d’affaires en 2008) et pas moins de huit points de vente. Si l’enseigne fondée par Francis Mendegris vient de s’installer en Belgique, elle compte toujours sur le soleil tunisien pour porter sa croissance, fixée à plus de 15% pour 2011.

Aéroconseil vient lui aussi d’inaugurer un nouveau site en Tunisie. Le lancement de cette filiale, plateforme off-shore créée en vue de renforcer la productivité du groupe, avait suscité au printemps dernier craintes et vives réactions parmi le personnel. « Le corps social a compris la nécessité de nous doter d’une production maîtrisée, donc en propre » expliquait fin 2010 Eric-Jean Floureusse, président du conseil de surveillance. « Elle répond à nos exigences de compétitivité, ainsi qu’à celles de nos clients ». La filiale devait employer fin 2010 une trentaine de salariés, équipe qui était appelée « à croitre rapidement en 2011 ».

Confrontée à d’importantes difficultés financières, l’équipementier Latécoère est passé par la case Tunisie en 2008. Décidée dans le cadre de son plan de réduction des coûts « Défi 2011 », la PME toulousaine avait prévu de créer 50 nouveaux emplois sur son usine de câblage à Tunis, avec l’ambition, affiché il y a deux ans, de développer un site de 500 postes sur place.

L’entreprise familiale Paul Boyé Technologies possède elle aussi des intérêts en Tunisie. Le pays fait partie de sa zone de production, tout comme Madagascar. Ces deux sites lui permettent de poursuivre son activité et de se positionner sur des marchés stratégiques, dans le secteur de la défense notamment, ou encore dans celui de la santé. Paul Boyé avait été retenu pour fabriquer les masques anti-grippe en 2008. Une activité délicate que la société réalise depuis son site toulousain.