La déviation de Léguevin

Source : La Dépêche du Midi

Colomiers-Pibrac. Avant-goût de la déviation de Léguevin

La 2x2 voies est ouverte de Colomiers à Pibrac, avant l'inauguration de début juillet.

Patience. Allez, encore un peu de patience. Il ne reste plus que quelques semaines avant l'ouverture de la fameuse déviation de Léguevin prévue dans la première semaine du mois de juillet. Vous tiendrez bien jusque-là… Qu'est-ce que c'est qu'un mois et demi par rapport à toutes ces années où l'on vous parle de ce contournement ? C'est vrai que le projet avait déjà été évoqué en 1993. Mais il a fallu attendre la fin de l'année 2003 pour qu'enfin il sorte des cartons et commence à devenir réalité.

Pendant tout ce temps, le trafic a augmenté et les bouchons se sont multipliés et agrandis non seulement dans la traversée de Léguevin mais aussi dans celle de Colomiers, au niveau de l'échangeur d'En-Jacca principalement.

À ce niveau, la situation s'est améliorée ces derniers jours avec l'ouverture complète de la section à 2x2 voies qui mène de cet ouvrage à l'échangeur Est (Pibrac), grand point de départ de la déviation de Léguevin. En période de pointe, les usagers ont pu de ce fait gagner parfois d'un quart d'heure à une demi-heure, ce qui n'est pas négligeable...

40 000 véhicules par jour
Mais enfin ce que tout le monde attend maintenant, c'est l'ouverture de la déviation de Léguevin. Longue de 13 km, elle permettra donc de joindre directement, la sortie de Colomiers à Pujaudran. Elle évitera aux 40 000 véhicules journaliers dont 7 % de poids lourds de traverser la commune de Léguevin qui, de ce fait, va pouvoir respirer et envisager la poursuite des aménagements de son centre ville.

La réalisation de dix ouvrages d'art a été nécessaire pour le rétablissement de huit routes existantes. Elle a nécessité 700 000 m3 de déblais, 1,2 million de m3 de remblais, 200 000 tonnes de produits bitumineux. Son coût, valeur novembre 2002 a été estimé à 71,212 millions d'euros TTC. Un investissement financé à 41,3 % par l'État, autant par le conseil régional et 17,4 % par le conseil général. On ignore encore quel ministre viendra inaugurer la déviation. Il faudra attendre les élections européennes et le remaniement ministériel qui les suivra sans doute, pour le savoir.

Source : La Dépêche du Midi

Dans un mois, la déviation de Léguevin ne sera plus un serpent de mer. On en parle depuis 1993. Le projet a été fcicelé fin 2003. «C'est vrai, on constate une légère amélioration avec l'ouverture de la section à 2x2 voies entre l'échangeur Est de Pibrac et Colomiers, avance Stéphane Mirc, le maire de Léguevin, mais le grand soulagement pour nous, quand toute la déviation de la RN 124 ouvrira jusqu'à Pujaudran ».

Le lundi 6 juillet, le ruban inaugural sera coupé l'après-midi, en présence du préfet, des représentants de la Région et du Département, et des élus locaux. Pas de ministre en vue semble-t-il, à moins que…

Pour cet événement attendu depuis si longtemps, diverses manifestations ont été prévues le dimanche 5 juillet :

course pédestre,
exposition de panneaux explicatifs du chantier avec un volet important sur l'aspect développement durable, traitement paysager, protection de la faune et de la flore…

Pour l'instant, tout au long des 13 km de la déviation, les ouvriers s'activent : pose des dernières glissières, de la signalisation…

L'ouverture du seul tronçon Colomiers-Pibrac donne donc déjà un avant-goût de l'utilité de cette nouvelle voie de contournement. Actuellement, les grands gagnants sont ceux qui l'empruntent pour aller vers, ou venir de La Salvetat-Saint-Gilles, et en fait de tout le secteur allant de Plaisance à Fonsorbes -Saint-Lys en passant par Fontenilles. Parfois un petit quart d'heure d'économisé...

Le maire de Fontenilles, Michel Fuentes a d'ailleurs hâte que la déviation de sa propre commune soit terminée car sa petite ville voit croître le trafic de semaine en semaine. « Quand l'échangeur de Pyroutets situé entre Fontenilles et Léguevin sera ouvert, dit-il, la traversée de ma commune sera particulièrement dangereuse ».

Les habitants de Léguevin connaissent cette situation depuis longtemps. « Actuellement, explique Robert,employé dans une entreprise aéronautique de Toulouse, je préfère gagner le nouveau tronçon en passant par la route de la Salvetat ou par Pibrac. Car à Léguevin les bouchons subsistent toujours ». Chacun a sa méthode, à appliquer selon les heures…

Mais le cri du cœur est pour tous les usagers : « Vivement que ça ouvre ». Le patron des transports Cadours à Fontenilles en fait évidemment partie. «Quand je me suis installé, il y a huit ans, dans la zone de l'Espèche, je croyais que la déviation allait se faire rapidement… Aujourd'hui, j'ai 20 camions qui doivent passer par les petites routes pour gagner Toulouse ou l'Isle Jourdain. Vous comprenez mon impatience ! ».

Avec l'ouverture de la déviation de Léguevin, une petite révolution va s'opérer dans cette partie de l'ouest toulousain qui devient de plus en plus attractif pour les centaines de nouveaux habitants et pour les artisans et industriels.


13km de voies express
La déviation de Léguevin permettra de joindre directement la sortie de Colomiers à Pujaudran. Le trafic de cette nationale est de 40 000 véhicules jours dont 7 % de poids lourds. La construction de dix ouvrages d'art a été nécessaire pour le rétablissement de huit routes existantes. Le coût du projet (valeur novembre 2002) est estimé à 71,212 millions d'euros, financés à 41,3 % par l'État, autant par la Région et 17,4 % par le conseil général.


Stéphane Mirc : «un nouveau visage pour Léguevin»Avec l'ouverture de la déviation, Léguevin va mieux respirer. La municipalité va profiter du retour au calme prévisible pour aménager le centre ville. « On a fait des relevés topographiques des lieux, explique le maire Stéphane Mirc, tenu des réunions avec les habitants et les commerçants pour réfléchir à un nouveau plan de circulation, à la transformation des rues. Un autre projet va contribuer au renouveau du centre ville : celui de la salle de spectacles qui ouvrira en septembre.

Nous avons élargi notre groupe de travail. D'ici septembre, nous tiendrons encore trois ou quatre réunions ».

Source : La Dépêche du Midi

Quatre fois moins de temps pour aller de la sortie de Colomiers (En Jacca, à Pujaudran). C'est ce qu'ont constaté deux journalistes de « La Dépêche » qui ont effectué le parcours par le nouveau tronçon qui ouvrira dans la nuit de lundi à mardi et par la nationale actuelle traversant Léguevin. Pourtant, il rallonge la route de 2 km. Départ de l'échangeur d'En Jacca. 17 heures. Le trafic commence à grossir en direction du Gers. Ils racontent leur test. Top départ.

7'55'' par la déviation
Le tronçon à 2x2 voies qui mène à l'échangeur Est de Pibrac, vrai point de départ de la déviation est déjà ouvert. Une grande courbe et je suis près de la tuilerie. Vitesse autorisée sur la voie express : 110 km/h. Bien sûr pas de véhicules, sauf ceux des employés mettant la dernière main aux opérations de sécurité. De chaque côté des bassins de rétention. Le demi-échangeur de la RD 65 est passé. C'est de là que devrait être construit le barrau menant à la Ménude et peut-être aux Portes de Gascogne…

La déviation part sur la droite et entame une montée. La forêt de Bouconne se dessine sur la droite. La route redescend vers l'échangeur de Pyroutets qui recevra les usagers de Léguevin, Fonsorbes, Saint-Lys. Le demi-échangeur de Pujaudran est en vue. Il n'ouvrira qu'en mars. On prolonge donc de quelques centaines de mètres pour rejoindre la déviation de Pujaudran. Top chrono. 13 km en 7'55 et sans dépasser les vitesses autorisées.

28'33'' par la nationale
Si mon collègue file à bonne allure, moi j'avance par à-coups, à peine engagée sur la voie, premiers bouchons. Après le rond-point de Pibrac, la circulation passe sur une voie, et est limitée à 70 km/h. Après 12 minutes, montre en main, c'est -enfin- l'entrée dans Léguevin. Dans la montée, ça ralentit, des voitures tournent, les camions peinent, la faute au feu rouge placé après la mairie.

Deux autres feux tricolores se succèdent. J'ai le temps d'admirer la commune, sous un soleil de plomb. à la sortie de Léguevin, on en est à 6 km et 24 minutes de trajet. Les voitures accélèrent, à 70 puis 90 km/h, mais toujours en accordéon. Enfin j'arrive dans le Gers ! Onzième kilomètre, j'atteins le lieu du raccordement. Il aura fallu 28'33.

Les jours de pointe, 1 000 véhicules dans le sens Toulouse-Auch s'ajoutent à 600 en sens inverse selon le maire Roger Heiniger. Dans Pujaudran, des voitures, des camions et des motos « comme s'il en pleuvait » depuis l'ouverture de la rocade de Léguevin, le 6 juillet 2009 ! « La vie du village en est très perturbée. Bruit, insécurité… Des poids lourds et tout un flot de voitures déroutés par des GPS ne prenant pas en compte l'existence de la rocade viennent s'ajouter à tous les véhicules du secteur dont les conducteurs trouvent désormais plus pratique de traverser le village ».

Avant la rocade, l'agglomération de Pujaudran avait accès direct à l'axe routier Toulouse-Auch distant de moins d'un kilomètre du cœur du village où seuls circulaient alors « ceux qui avaient quelque chose à y faire ».

Depuis la rocade qui elle n'est pas en accès direct, les habitudes, les facilités de circulation de nombreux automobilistes du secteur (Léguevin, Mérenvielle, Brax, Pibrac etc...) ont été chamboulées. Et pour ces centaines de conducteurs qui eux ne se fient pas à leur GPS mais à leur bon sens, passer « dans » Pujaudran est la meilleure trajectoire. « Dès l'origine on a tous vu venir le problème » affirment autant le maire, élu aux dernières municipales qu'Aurélio Martinez, premier adjoint sous la municipalité de René Périn.

Dès 1999 en découvrant que la rocade ne comporterait pas un échangeur en lieu et place du carrefour d'entrée et de sortie de Pujaudran sur la RN124, les habitants de la commune craignaient la situation qu'ils dénoncent aujourd'hui. Pour eux, la solution c'est l'échangeur.

Les candidats aux régionales interpellés
« Au plan technique, c'est tout à fait possible. Au plan financier aussi et l'on nous oppose des raisons de sécurité pas sérieuses » affirment les « riverains en colère ». Pour eux et leurs élus, le conseil général et régional en qui ils avaient confiance pour faire contrepoids « contre l'État qui ne veut pas de l'échangeur », paraissent à leur tour « nous abandonner ».

Toujours en attente depuis d'une réponse à ses courriers, le maire affirme : « La Région et le département ont signé le 21 décembre avec l'État le plan de modernisation et de développement des itinéraires, sur lequel ne figure pas l'échangeur.

Si sur cette question, ils partagent maintenant les vues de l'État, c'est grave ». Pour autant Pujaudran ne se résigne pas. Les candidats aux Régionales vont être « invités » à se prononcer pour ou contre l'échangeur, et la commune pourrait demander à la communauté Gascogne Toulousaine de revenir sur l'engagement de participer à hauteur de 2 millions d'€, au financement de la 2x2 voies vers Auch.

Que de vifs échanges en perspective encore autour de l'échangeur que revendique Pujaudran !

Il a fallu installer deux ralentisseurs
Désormais très abondante dans le village, la circulation n'y est pas facilitée par le fait qu'une portion de la rue centrale y est interdite...à la circulation. Interdite parce que récemment pavée: «En quelques jours de passage des poids lourds, le dallage serait hâché menu» affirme le maire. Déviée pour préserver ce revêtement coûteux, la circulation passe devant l'école: «Cela nous a obligé à investir 5000€ dans deux ralentisseurs».

Pour plaider en faveur de la réalisation de l'échangeur qu'ils réclament, les habitants du Pujaudran mettent aussi en exergue que cet équipement favoriserait l'accès et donc le développement, de la zone d'activités «du Roulage» située sur la commune, en bordure de la rocade.

En colère contre les décideurs qui veulent leur refuser l'échangeur, les villageois le sont aussi contre les conducteurs, trop peu nombreux à respecter la limitation de vitesse en agglomération.