Week End historique

Albi, un si riche témoin du passé

Inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité, la ville d’Albi est historiquement l’une des plus riches de la région. Découverte ou redécouverte indispensable.

Explorer la Cité épiscopale d’Albi, c’est prendre le risque de replonger dans le temps et de ne pas en sortir pendant quelques heures. Dans le cour de la vieille ville, chaque rue, chaque bâtiment en appelle aux références du passé et pousse la curiosité encore un peu plus loin.

Tout part de la cathédrale Sainte- Cécile et du palais épiscopal de la Berbie. Ces édifices érigés au cours du XIIIe siècle sont entourés de plusieurs quartiers authentiques réalisés en briques, et qui donnent à la ville des couleurs somptueuses au gré des saisons, de l’ensoleillement et au fil de la journée. Cet ensemble architectural, considéré comme faisant partie de l’ancienne Cité épiscopale, a permis à la ville d’Albi d’être classée en juillet 2010 au Patrimoine Mondial de l’Humanité.

Sainte-Cécile, un symbole gothique remarquable
Impressionnante, la cathédrale Sainte-Cécile trône sur la ville d‘Albi depuis presque huit siècles. Rosée, elle incarne parfaitement le style gothique méridional et témoigne de la grandeur de la foi chrétienne au lendemain de l’épopée cathare.

Construite avec les briques d’argile du Tarn, elle est un passage obligé pour tous ceux qui ne connaîtraient pas la ville et qui se demandent quel peut bien être ce mastodonte posé sur un éperon rocheux. Plus grande église en brique du monde, plus vaste espace intérieur peint d’Europe, les superlatifs ne font pas peur à l’imposante cathédrale dont le clocher tire l’édifice vers le ciel, à 78 m de hauteur. Il aura quand même fallu travailler pendant près de 200 ans, à l’initiative de l’évêque Bernard de Castanet, pour aboutir à un édifice qui fait aux alentours de 115 m de long pour 35 m de large.

Avant de pénétrer dans ce qui ressemble de prime abord à une forteresse, il est important de faire le tour de l’enceinte pour apprécier les détails architecturaux et la simplicité des lignes de Sainte-Cécile. Une fois à l’intérieur, on s’attardera tout d’abord sur la nef et le choeur, deux grands ensembles gothiques somptueux dont les voûtes peintes (bleu et or) et riches en ornements sont le symbole de la Renaissance italienne en France. Trente petites chapelles, établies de part et d’autre de la nef, lui donnent encore plus de grandeur.

Le choeur est quant à lui marqué par un jubé sensationnel qui vaut à lui seul le détour. Construit au cours du XVe siècle, ce jubé est sculpté tel de la dentelle et orné de 270 statues polychromes, réalisées par les ateliers des Maîtres bourguignons de Cluny.

Il serait trop long de passer au peigne fin toutes les curiosités de Sainte-Cécile. Le dernier regard avant de quitter ce lieu se pose sur les orgues de la cathédrale. Considérés parmi les plus beaux de France, ils affichent de belles dimensions d’environ 15 m sur 15.

La Berbie, le musée Toulouse-Lautrec
Quand on quitte Sainte-Cécile, on n’a que quelques mètres à peine à effectuer pour se plonger à nouveau dans l’histoire. En effet, en contrebas de la cathédrale se présente un autre site remarquable d’Albi avec l’ancien Palais des Papes d’Avignon qui domine fièrement la vallée et sa rivière. Il est indissociable de Sainte-Cécile car sa construction, à la base un château, a été motivée pour protéger la ville des attaques venues de l’extérieur. Un solide donjon de 50 m de haut, la Tour Mage, domine l’ensemble architectural accolé à la chapelle Notre-Dame, et terminé par une grande porte d’entrée voûtée. Réaménagé au XVIIe siècle en résidence épiscopale, le bâtiment voit alors ses fortifications disparaître. Reste, malgré tout, de fascinants jardins de buis finement taillés qui contribuent au caractère exceptionnel du site. Dans un style classique, à la Française, ces jardins offrent une vue imprenable sur l’enfilade des deux ponts, Neuf et Vieux, et le Tarn. Aujourd’hui, et depuis presqu’un siècle, la cour d’honneur du Palais de la Berbie renferme le musée d’Henri de Toulouse-Lautrec. On y retrouve 180 lithographies et 215 tableaux du célèbre peintre natif d’Albi.

La collégiale Saint-Salvi et le marché couvert
C’est encore un bâtiment à vocation religieuse qui renferme un autre intérêt historique au cœur de la vieille ville. La collégiale Saint-Salvi, moins glorieuse que sa voisine Sainte-Cécile, a pourtant été érigée, au XIe siècle, dans le quartier le plus ancien de la ville, lorsque celle-ci s’appelait encore Alby. L’art roman et l’art gothique sont associés dans l’architecture surprenante de cette église, élevée en l’honneur du premier pape d’Albi, Saint-Salvi. Si la première partie d’art roman a été édifiée en pierre, la seconde d’art gothique est en brique. Le cloître attenant sur le flanc sud de la Collégiale, est, lui, du XIIe siècle. Il présente un certain intérêt dans la mesure où il créé un îlot de verdure reposant et donne une image moins austère de la bâtisse. L’ensemble est entouré de belles maisons d’époque, autrefois résidences des chanoines. Plus loin, notre traversée du temps nous mène dans un lieu apprécié des Albigeois, le marché couvert. Lieu de vie construit en 1905, cette halle couverte allie structure en métal et clarté du verre dans le style Baltard. Il s’y tient un marché du mardi au samedi, couplé le samedi d’un marché extérieur. Dans le vieil Alby, les ruelles se multiplient en direction du Pont Vieux. S’y perdre volontairement est conseillé tant il est enchanteur de les découvrir au hasard, toutes semblables mais toutes différentes, du quartier des Combes au quartier du Castelnau en passant par celui du Castelviel. Vous tomberez peut-être aussi sur l’un de ces beaux hôtels particuliers de la Renaissance.

Pont Vieux et Pont Neuf
Enjambant le lit du Tarn, le Pont Vieux fait le lien entre le cœur historique d’Albi et sa périphérie depuis l’année 1040. Présentant huit arches remarquables, il permit jadis de développer la rive droite du Tarn. Bâti en pierre, il a été élargi et remodelé en brique au début du XIXe siècle. C’est aujourd’hui l’un des plus vieux ponts du pays encore en état et en fonction. Non loin de là, opposé au Pont Vieux, le Pont Neuf enjambe lui aussi le Tarn. Plus récent, il a été construit en 1868.

Eaux et verdures
La beauté d’Albi ne serait sans doute rien sans le Tarn qui coule devant ses portes. Cadre enchanteur pour des balades au fil de l'eau, la rivière procure à la ville une fraîcheur salvatrice fort appréciée sur les berges aménagées. Ouvertes au public, elles permettent d'apprécier les curiosités historiques de la ville, que ce soit la cathédrale Sainte- Cécile ou le Pont-Vieux. Car si la ville d’Albi reste majoritairement une ville de briques, elle s’inscrit dans un pays de verdure et de nature. L’hypercentre se donne même le privilège d’accueillir en ses murs, un somptueux espace vert de près de 4 hectares, le parc de Rochegude, à parcourir lors de ce week-end placé sous le signe de l’histoire. Dans ce parc, légué à la ville par Henry de Rochegude au début du XIXe siècle, on retrouve également un « jardin à la Française » et un « jardin à l’Anglaise.

Entre villes et villages historiques

Estaing et sa cité médièvale, Aveyron
Etape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, Estaing se cache au pied des Monts de l’Aubrac et se niche dans les gorges du Lot. Cette cité abrita la famille d’Estaing et de nombreux personnages qui se rendirent célèbres comme l’ancien Président de la République, Valéry Giscard d’Estaing. Vous pourrez loger au pied du château de ses ancêtres « Aux Armes d’Estaing » pour passer une soirée au coin du feu dans une ambiance médiévale.

••• Château d’Estaing, Place de la Priousse, 12 190 Estaingau 05 65 44 72 24, chateauestaing@wanadoo.fr

Aux Armes d’Estaing, 1, quai du Lot, 12190 Estaing 05 65 44 70 02, www.estaing.net

Belvès et ses maisons troglodytes, Dordogne
Classé parmi les plus beaux villages de Dordogne, Belvès est une cité médiévale qui a conservé des habitations troglodytes dans ses remparts. Pour prolonger l’ambiance, l’hôtel Clément V vous héberge dans sa maison de famille au coeur de la cité, avec ses caves voûtées du XIe siècle et ses multiples recoins. Toute proche, la bastide de Domme vous propose également une visite de la prison des templiers.

••• Habitations troglodytes Office de Tourisme 1 rue des Filhols 24170 Belvès 05 53 29 10 20 www.tourisme-belves.com

Hôtel Clément V, 15 rue Jacques Manchotte, 24170 Belvès 05 53 28 68 80 www.clement5.com

Villeneuve-Minervois et la demeure du Pareur, Aude
C’est d’une demeure tricentenaire que vous pourrez découvrir un riant vallon entre les gorges de la Clamoux, la Montagne Noire et la plaine Minervoise. Au détour des ruelles médiévales, le château s’impose, véritable sentinelle datant de la fin de la croisade albigeoise. Son allée de platanes et les placettes ombragées en font un village très agréable. Villeneuve est un village vigneron dont les vins sont classés parmi les meilleurs crus du Minervois. À 15 kilomètres de Carcassonne et du château cathare de Lastours, voilà une bastide loin des sentiers touristiques…

••• La demeure du Pareur 12, avenue de la Clamoux 11160 Villeneuve-Minervois 04 68 77 11 03 contact@demeure-pareur.com www.demeure-pareur.com

Belcastel, Aveyron
Bâtie voici 1 000 ans sur un solide éperon rocheux, la magnifique forteresse surplombe l'un des plus beaux villages de l'Aveyron et de France. Construit autour d’une chapelle du IXe siècle, le château de Belcastel a une histoire façonnée au cours des siècles par des générations de chevaliers, de nobles et de hors-la-loi. La fin du XVIe siècle marque l'arrêt brutal de cette ascension, le château est abandonné et laissé en ruines. En 1973, l’architecte Fernand Pouillon en découvre les vestiges et décide de le restaurer afin de rendre au château sa gloire d'antan. Il consacra huit ans à la restauration de l'édifice, avant d’en faire sa demeure. Bien que privé, il appartient à des New-Yorkais, le château est ouvert à la visite et le public peut découvrir ce qui est à la fois un monument historique et une galerie d'art. Les ruelles du village sur les bords de l’Aveyron et ses abords méritent le détour.

••• Château de Belcastel 12390 Belcastel 05 65 64 42 16 www.chateaubelcastel.com

Rocamadour, Lot
Célèbre pour son fromage, le village de Rocamadour, situé sur le Causse, accueille chaque année un million de visiteurs et pèlerins. Véritable défi à l'équilibre, Rocamadour est agrippée à la falaise. Du château qui couronne cet audacieux échafaudage, se dessine un à-pic de quelque 150 mètres, au fond duquel serpente la rivière de l'Alzou. Sept chapelles composent le sanctuaire dédié à Notre Dame depuis le Haut Moyen Âge.

••• Office de tourisme de Rocamadour, Bureau de la Cité Mediévale, 05 65 33 62 59 contact@rocamadour.com www.rocamadour.com

Entre palais et châteaux

Le Palais des évêques de Saint-Lizier, Ariège
Depuis une année, le palais des Évêques de Saint Lizier offre un choix d’appartements pour séjourner au coeur de la cité épiscopale. Rénové, ce bâtiment du XVIIe siècle abrite le musée départemental d’art et de tradition populaire. Saint- Lizier, ancienne cité gallo-romaine, évêché du VIe siècle jusqu'à la Révolution, réunit de nombreux monuments d'époque romane, témoins de ce passé prestigieux et offre un espace de détente avec les caves et la terrasse du restaurant Le carré d’Ange.

••• Domaine du Palais des Evêques, Route de l'Eveche, 09190 Saint-Lizier, 05 61 01 71 19 st-lizier@hotmail.fr www.domainedupalais.fr

Le Carré de l’Ange, Palais des Évêques, 09190 Saint-Lizier, 05 61 65 65 65 resa@lecarredelange.com www.carre-ange.fr

Château du Bosc, Camjac, Aveyron
Situé à 5 kms de Naucelle, le château du Bosc est une ancienne forteresse du XIIe siècle. Elle fut la demeure familiale de Toulouse- Lautrec, né à Albi. Le peintre y passa sa jeunesse et de nombreuses vacances. Ce château médiéval n'a jamais quitté la famille pendant 800 ans. Henri de Toulouse-Lautrec étant l'arrière petit-fils d'Amédée Imbert du Bosc. Ouvert depuis 1954 au public, la petite nièce du peintre, Nicole Tapié de Celeyran accueille les visiteurs.

••• Château Du Bosc Toulouse-Lautrec Le Bosc Château 12800 Camjac 05 65 69 20 83 chateaudubosc @orange.fr Le Clot, chambres d’hôtes à Tauriac de Naucelle, 05 65 47 52 67 info@leclot.com www.leclot.com

Le château de Bonrepos, Riquet, Haute-Garonne
En 1652, Pierre-Paul Riquet acquit l’ancien donjon de Bonrepos. C’est dans le vallon de la Garenne que Riquet aménagea sa « Machine Hydraulique » à partir d’un ancien vivier. Un bassin réservoir accumulait les eaux issues des vallons environnants. Il alimentait un bassin inférieur de 250 mètres de long, véritable tronçon de canal. C’est autour de l’ensemble expérimental de Bonrepos qu’il étudia, grandeur nature, l’alimentation en eau de son futur canal…

••• Château de Bonrepos-Riquet, en Mairie, 31590 Bonrepos- Riquet, 09 61 52 21 00, chateau. bonrepos.riquet@orange.fr www.bonrepos-riquet.fr

Château de la reine Margot, Saint-Projet, Tarn et Garonne
Le Château de la Reine Margot a été construit à la fin du XIIIe siècle. Durant les guerres de religion, en 1585, la Reine Margot et son amant, s’y réfugièrent. Après leur départ, la chambre fut murée et ce n’est qu’en 1990 qu’elle fut découverte avec tout son mobilier. Le gîte est aménagé dans le donjon de la reine.

••• Château de la Reine Margot 82160 SAINT PROJET 05 63 65 74 85 bergaul@voila.fr www.saint-projet.com

Sur la route

Du catharisme et du Moyen-Âge, Mirepoix, Ariège
Entre montagnes et piémont, ce pays livre de superbes paysages où l'on trouve les clefs pour comprendre ce que fut réellement le catharisme. Mirepoix, l'une des perles du pays d'art et d'histoire des Pyrénées cathares, fut ainsi un des fiefs de l'idéal cathare, avant d'être reconstruite au XIIIe siècle sur le modèle des bastides. Logés dans un ancien presbytère à Montaillou, village occitan connu grâce aux registres de l’inquisition, vous pourrez partir à la découverte des Cathares.

••• Office de tourisme du Pays de Mirepoix, Place Maréchal Leclerc, 09500 Mirepoix 05 61 68 83 76 www.tourisme-mirepoix.com

Le Musée du protestantisme, Ferrières, Tarn
Le musée est situé au coeur des Monts de Lacaune entre Castres et Mazamet. Il appartient à un réseau de musées du protestantisme implantés dans les principales régions marquées par la Réforme : Poitou, Béarn, Languedoc, Vivarais, Dauphiné, Alsace… Il entend être à la fois un musée de l'histoire des protestants français (les huguenots), mais aussi, plus globalement, de la religion considérée comme l'un des faits structurants d'une société.

••• Musée du Protestantisme La Ramade, 81260 Férrières 05 63 74 05 49 www.mpehl.org

Des templiers de La Couvertoirade, Aveyron
À la fois moines et chevaliers, religieux et soldats, les Templiers s'assignèrent comme première mission la défense des routes dans le royaume de Jérusalem. On les retrouve à La Couvertoirade dès la deuxième moitié du XIIe siècle. Leur implantation en ce lieu est due à la présence de terres cultivables, d’eau pour les hommes comme pour les bêtes, d’un rocher convenant à la construction d’un château et d’une draille venant du Languedoc pour la transhumance.

••• Service Tourisme de La Couvertoirade Mairie, 12230 La Couvertoirade 05 65 58 55 59 www.lacouvertoirade.com