OVALIE TRANSPORTS....

Ovalie transports tient la route malgré la crise

Passionné de rugby, Philippe Cazals vit sa carrière d'entrepreneur comme sur un terrain.



«C'est un vrai combat. Il faut aller de l'avant et faire preuve de pugnacité ». Un an et demi à peine après le mouvement de colère chez les entreprises de transport routier, touchées de plein fouet par la hausse du prix du carburant, Philippe Cazals économise ses forces pour traverser la crise actuelle en limitant la casse. « Je n'avais pas connu une année aussi mauvaise et aussi dure depuis 25 ans », explique le gérant d'Ovalie Transports.

Alors que les défaillances dans le secteur vont atteindre des records en 2009, l'ancien joueur du FC Grenoble devrait néanmoins parvenir à l'équilibre de ses comptes. Implantée à Bédarrides dans le Vaucluse, à Narbonne, à Mions en Rhône-Alpes et à Colomiers où est situé son siège social, son entreprise de 160 salariés a trouvé dans la diversification une réponse aux crises successives.

Une stratégie qui a même permis à Ovalie Transports de faire légèrement progresser son chiffre d'affaires pour atteindre 19,5 millions d'euros en 2009 contre 18,5 millions d'euros l'exercice précédent. Depuis 2000, année de la fusion avec Servi-Route Eurofret - la première entreprise créée en 1987 par Philippe Cazals - le transporteur propose avec sa flotte de 92 hayons et semi-remorques tautliners réhaussables, tout un panel de prestations logistiques, de l'entreposage au transport en passant par l'affrètement, la préparation de commandes et la manutention.

Quant à ses 450 clients, ils interviennent dans différents secteurs comme la grande distribution, la pièce auto et l'emballage avec néanmoins une forte concentration dans le bâtiment avec Knauf, Parexlanko, Isover, Mapei ou Roldan.

C'est également dans la grande famille du rugby que Philippe Cazals a trouvé des appuis de poids. Il s'est d'abord rapproché de Bernard Viviès, ancien joueur du SU Agen et ancien entraîneur des lignes arrières du XV de France qu'il a recruté en 1988 comme directeur commercial. Partenaire de l'AS Bédarrides, de l'AS Béziers, du RC Narbonne et du Stade toulousain, l'entrepreneur a fait de sa passion un terrain privilégié pour s'ouvrir de nouveaux marchés. Et envisage les tribunes des stades comme de véritables occasions de business.

A 47 ans, il voudrait maintenant faire bouger son pack sur les lignes orléanaises avec un projet de plate-forme logistique, un cinquième site pour améliorer sa couverture nationale. « Cela se fera peut-être en 2010 mais la priorité est d'abord de passer 2009, temporise Philippe Cazals. Les entreprises qui seront là en juin prochain auront franchi un grand cap ».

Année noire pour les transporteurs

La crise liée à la hausse du prix du gasoil, qui a agité le monde du transport en juin 2008 était un premier coup de semonce… Ce qui a suivi est pire encore. « Catastrophique » selon Jérôme Bessière, délégué régional Midi-Pyrénées de la Fédération nationale des transports routiers, l'année 2009 succède à une première année noire et restera en première ligne dans les plus mauvais souvenirs de la profession.

Selon la FNTR, la filière devrait enregistrer la fermeture de plus de 4 000 entreprises et la perte de 450 000 emplois directs, soit 50 000 de plus qu'en 2008. « L'année 2008 a été la première dans l'histoire des transports routiers français où nous avons connu un solde déficitaire entre les créations d'entreprises et les défaillances. La situation s'aggrave en 2009 », explique Jérôme Bessière. Première raison des défaillances : la disproportion de concurrence entre les entreprises françaises et les autres entreprises européennes depuis l'ouverture de l'espace Schengen.