ECOLE ALLEMANDE DE COLOMIERS

Dès demain, un mur de 70 m de long coupera la place du Capitole en deux. C'est le Goethe-Institut, centre culturel allemand, qui a pensé cette installation pour les vingt ans de la chute du mur de Berlin. « Ce sont en fait des grillages couverts de bâches, avec une expo de photos du vrai rideau de fer et des textes qui racontent l'événement », explique Friso Maecker, directeur de l'institut.

Ce mur sera ouvert lundi, date anniversaire de la réunification. « En 1989, la chute du mur m'a permis de retrouver ma famille installée à l'Est. Pour tous les Allemands, c'est une grande fête », estime Friso Maecker.

Une fête que les Allemands de Toulouse veulent partager. Demain, les élèves de l'école allemande de Colomiers feront des graffitis sur le mur toulousain, aux côtés d'autres enfants de la ville. « Notre réunification, c'est aussi celle de l'Europe. Pour nous, c'est naturel de commémorer l'heureux événement avec les écoles toulousaines », explique Ulrike Kunert, directrice de l'établissement.

On compte plus de 4 000 Allemands dans la région, un chiffre toujours en hausse, notamment grâce à l'industrie aéronautique. « C'est vrai qu'il y a un bon réseau à Toulouse. Mais nous allons à la rencontre des Français et on tombe très facilement amoureux de la région », estime Christa Lube, présidente de l'association allemande Leben in Midi-Pyrénées. Et Toulouse séduit sur le long terme, comme le constate Nicolas Morvilliers, consul honoraire d'Allemagne à Toulouse : « Beaucoup d'Allemands font le choix de rester, une fois à la retraite. C'est de plus en plus fréquent. »

L'école allemande a reçu Dr. Torsten Bickert pour une conférence intitulée « Sylt, adieu ? ».

Sylt est une île allemande résidentielle de la mer du Nord, de taille comparable à notre île de Ré. Ses habitants sont inquiets et les projets immobiliers sont remis en cause. Car Sylt est destinée à disparaître si le niveau de la mer continue à monter d'1 mètre tous les 100 ans. En cause : le réchauffement climatique.

Prise de conscience
Chercheur au Centre de l'Environnement à l'université de Brême et spécialiste de la mer, Torsten Bickert est cependant optimiste. Le réchauffement climatique a été analysé scientifiquement. Cela fait 100 ans que les scientifiques ont constaté ses conséquences et en ont trouvé les causes. L'ensemble des pays du monde en a maintenant conscience, il faut prendre les mesures nécessaires dans les 50 ans qui viennent.

Philip, 15 ans, est venu assister à la conférence avec des copains et ses parents. Interrogé sur son éventuelle contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, il pense qu'il est possible d'« utiliser moins de trucs électroniques ».

Après la conférence, Torsten Bickert a répondu aux questions de l'assistance. Le lendemain, il s'est rendu en classe de 3ème et 4ème pour étudier des sédiments rapportés de ses expéditions.

Eberhard Schuppius, consul général d'Allemagne s'est rendu jeudi soir à la Deutsche Schule Toulouse à Eurocampus de Colomiers afin de remettre au proviseur, Suzanne Self-Prédhumeau un diplôme de label d'excellence pour la qualité de l'enseignement réalisée à l'école primaire, au collège et au lycée international. Suite à un audit d'une semaine, qui se fait dans toutes les écoles en Allemagne et à l'étranger, est analysée la qualité du système scolaire.

« En l'an 2000, l'Allemagne n'avait pas de bons résultats, la raison pour laquelle depuis 2005 sont arrivées des réformes de l'enseignement, l'audit en fait partie. Nous avions cinq années pour appliquer la pédagogie et la formation continue des professeurs, afin de répondre à la majorité des critères. Aujourd'hui nous avons répondu favorablement, et nous recevons pour la première fois ce label d'excellence », souligne Mme le proviseur. Lors de cette remise très officielle de ce diplôme d'excellence, assistaient les enseignants, et les huit membres du conseil d'administration de l'association de tutelle, ainsi que son président, Peter Formell. L'école allemande compte à ce jour 28 professeurs pour 240 élèves et cette année 2 011 a vu le passage du baccalauréat, l'abitur avec 100 % de réussite.