Sécurité Sociale étudiante....
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Sécurité Sociale étudiante....
Ancien responsable de La mutuelle des étudiants (LMDE) pour l’Académie de Toulouse, une fonction qu’il a occupé durant cinq ans, Yann Ferrari est aujourd’hui directeur du développement d’une société de services spécialisée dans la prévention santé. Au vu des scandales de la Mnef, de la Smeso ou encore des difficultés de gestion que connaît actuellement la mutuelle étudiante Vittavi, ce diplômé en protection sociale complémentaire de l’Université de Paris 1 pointe les limites du système de protection sociale des étudiants
Quelles sont les solutions proposées aux étudiants pour leur régime de sécurité sociale ?
Pour leur régime de sécurité sociale, les étudiants n’ont, sauf cas particulier, qu’une alternative. Dans le cadre de leur inscription à l’université, ils doivent choisir entre la LMDE, seule mutuelle étudiante nationale créée en avril 2001 et l’une des neuf sociétés mutualistes étudiantes régionales (SMER) qui disposent d’une délégation de service public pour gérer la sécurité sociale des étudiants. A Toulouse et dans le Grand Sud-Ouest, il s’agit en l’occurrence de Vittavi (ex-Smeso).
Comment ça marche ?
Chaque fois qu’un étudiant s’affilie à l’un de ces centres de sécurité sociale, la Caisse nationale d’assurance maladie va reverser à la mutuelle ce qu’on appelle une « remise de gestion » La Cnam finance ainsi la gestion de l’étudiant par la mutuelle à hauteur d’environ 52 euros par an. Les frais de santé de l’étudiant seront directement remboursés par la mutuelle qui les facturera ensuite à la Cnam.
Quelles critiques formulez-vous contre ce dispositif ?
Cette situation de duopole en matière de régime obligatoire génère une guerre commerciale sans merci, avec des techniques ultra-agressives dans les universités et dès le lycée, pour décrocher le maximum d’affiliés et donc de remises de gestion. C’est là que le système commence à être critiquable. Cette guerre marketing et commerciale a un coût très élevé.
Son financement c’est autant d’argent qui n’est pas consacré à la qualité de service, à la rapidité de traitement des feuilles de soin et des remboursements, à l’embauche de personnel. Ce constat est valable pour toutes les mutuelles étudiantes.
Est-ce la seule limite du système ?
Non, bien sûr. Personne n’ignore par ailleurs que les mutuelles étudiantes sont dirigées par des élus qui sont très souvent issus de syndicats étudiants, eux-mêmes très proches de grands partis politiques. Après la Mnef, créée en 1948 pour gérer le régime de sécurité sociale étudiant et disparue en 2001 suite à la fameuse affaire d’emplois fictifs et de détournements de fonds, la LMDE est de notoriété publique étroitement liée au syndicat de gauche Unef, affilié au PS.
Historiquement, les mutuelles régionales ont toujours été plus proches de syndicats ou d’associations étudiantes du centre ou de droite. Au niveau de Vittavi cela se vérifie aussi avec par exemple son ancien directeur, Eric Gautier, candidat en Haute-Garonne aux législatives de 2007 puis aux cantonales de 2008, qui siège au conseil national du MoDem. Ou encore de Joan Taris, administrateur de l’ancienne Smeso, administrateur délégué à l’Outre-mer de Vittavi et secrétaire général du Groupe Vittavi Mutualité, ancien assistant parlementaire du député MoDem de Mayotte Abdoulatifou Aly et aujourd’hui porte-parole de la liste Lassalle (MoDem) aux régionales en Aquitaine.
Quelles que soient les mutuelles on constate que des postes d’élus mutualistes peuvent servir de tremplin pour des carrières politiques ou professionnelles et que certains élus étudiants utilisent leur mandat essentiellement pour communiquer et se préparer une carrière, ce qui est à des années lumières de l’esprit mutualiste.
Comment rendre le système plus transparent, moins « politisé » ?
On peut s’interroger sur la pertinence de déléguer la gestion du système de sécurité sociale étudiant aux mutuelles étudiantes. Pourquoi les étudiants ne sont-ils pas rattachés au régime général de sécurité sociale ? Qu’est-ce-que leur apporte un régime de sécurité sociale propre ? Rien ! Les taux de remboursement sont identiques et on constate de gros problèmes de qualité de service. Si l’on admet un régime particulier pour des raisons historiques, comme c’est le cas pour les enseignants par exemple, qu’il y en ait un, à la rigueur, mais deux, pour quelles raisons ? La raison souvent mise en avant par les mutuelles étudiantes est qu’un régime étudiant spécifique apporte une autonomie à l’étudiant.
Le régime général de sécurité sociale pourrait tout à fait fournir une carte Vitale nominative aux étudiants et leur assurer leur indépendance en matière de santé. Pas besoin des mutuelles étudiantes pour cela. Dans le système actuel, les étudiants font l’objet d’un vrai business pour la gestion de leur sécurité sociale, je trouve cela gênant.
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